Eric Feuillet

Au contraire, l'hydrogène sera révolutionnaire lorsqu'il sera renouvelable ET décarboné. Le mot "décarboné" doit s'entendre en analyse complète du cycle de vie, en considérant l'hydrogène pour ce qu'il est, à savoir un vecteur à la fois d'énergie, de transition énergétique et de complémentarité entre les énergies. La complémentarité entre les vecteurs énergétiques est la première source de transition énergétique via la sobriété et l'efficacité énergétique.
Sur ce dernier point, les production d'électricité non renouvelables utilisées pour l'électrolyse de l'eau n'ont rien a faire dans le comparatif. La comparaison des émissions en gEqCO2/kWh sert un autre débat, celui de la place du nucléaire dans le mix de production d'électricité national. Le rôle du (vecteur) gaz est de fournir bien plus de flexibilité que le système électrique ne peut en fournir (ou alors à coût prohibitif pour la société). Le rôle des infrastructures gazières est d'accueillir les nouveaux gaz renouvelables tels que l'hydrogène demain, le biométhane et le méthane de synthèse issus de la biomasse et des déchets, aujourd'hui. La finalité est bien d'utiliser tous les vecteurs énergétiques, avec leur capacité à se décarboner, pour rendre tous les besoins de notre société plus vertueux (sobriété, efficacité, renouvelables).
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