- Source : Ifri
La rareté de l’eau est une problématique très sensible dans les États membres du Conseil de coopération du Golfe Arabique (CCG qui regroupe l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar). Les techniques énergivores de dessalement ont permis jusqu’ici à ces pays de satisfaire leur demande croissante d’eau grâce à une énergie bon marché. Elles contraignent aujourd’hui certains de ces États à réduire leurs exportations d'hydrocarbures.
Dans cette étude en anglais publiée par le Centre Énergie de l’Ifri, Laura Parmigiani s’intéresse au lien entre l’eau et l’énergie dans ces pays qui se trouvent, à l’exception d’Oman, sous la barre des 500 m3 d’eau douce (disponible à l’état naturel) par personne et par an, niveau de « contrainte vitale » selon les Nations Unies.
A l’horizon 2050, les pays du CCG pourraient satisfaire seulement 23% de leur demande d’eau à partir de leurs ressources naturelles d’eau douce. Les très importantes réserves d’hydrocarbures dont ils disposent ont considérablement augmenté leurs richesses et les populations consomment de plus en plus d’électricité (dont la production absorbe aussi de l’eau) et d’eau tout en bénéficiant d’importantes subventions publiques (eau gratuite au Qatar et Abou Dabi, très peu chère dans les autres pays). Les consommateurs sont ainsi peu incités à réduire leurs consommations.
Laura Parmigiani liste les réformes nécessaires afin de mieux gérer les ressources en eau dans ces pays : elle pointe entre autres les problèmes de gouvernance (gestion éclatée entre plusieurs ministères ou institutions), le manque de réglementations et la nécessité de réduire les subventions, question sensible susceptible de menacer la stabilité sociale.
La seconde partie de l’étude traite spécifiquement de la situation d’Abou Dabi qui possède 11 usines de dessalement, la plupart produisant de l’eau et de l’électricité en cogénération. Dans cet émirat, les précipitations atteignent en moyenne 78 mm par an contre 867 mm en France…