En 1998 et 2006, les finales de la Coupe du monde de football jouées par la France avaient été suivies respectivement par 20,6 millions et 22,1 millions de téléspectateurs sur TF1. Et en 2018 ? (©Pixabay)
La France affronte la Croatie le 15 juillet 2018 en finale de la Coupe du monde de football. La consommation nationale d’électricité a chuté lors des précédents matchs de l'équipe de France. Explications.
Plus de rassemblements, moins de consommation
Le 10 juillet, lors de la demi-finale du Mondial entre la France et la Belgique, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE indique avoir « enregistré une baisse de 1 200 MW (ndlr : de l’appel de puissance sur le réseau) sur la durée du match » dans l’hexagone, soit l’équivalent de l’appel de puissance de l’agglomération lyonnaise.
La baisse de consommation électrique durant les matchs très suivis de l’équipe nationale (19,1 millions de téléspectateurs sur TF1 pour France/Belgique) s’explique sans surprise par la moindre activité des Français et « par leur rassemblement qui minimise le nombre d’écrans allumés ». En définitive, il y avait, pour le match contre la Belgique débuté à 20h heure française, « moins de télévisions allumées qu’un soir normal » selon RTE.
En amont de l’Euro 2016, RTE avait estimé que l’appel de puissance sur le réseau électrique français pouvait chuter de 3 700 MW durant la première mi-temps des matchs importants de l'équipe de France. L’impact avait été finalement plus faible durant la compétition de 2016, tout en restant supérieur à celui du Mondial 2018, notamment en raison du plus grand nombre de « fan zones » à l'époque minimisant le nombre d’écrans allumés. D’autres paramètres doivent également être considérés pour comparer la consommation lors de différents matchs, tels que l’horaire de diffusion(1) ou la température.
Une mi-temps pour consommer
RTE, qui doit assurer en permanence l’équilibre entre offre et demande d’électricité sur le réseau, signale toutefois « une brusque remontée de la consommation durant les 15 minutes » de la mi-temps des matchs. Cette hausse est due à l’activité des téléspectateurs : utilisation de fours et de micro-ondes, éclairage d’autres pièces des logements, etc. Pendant la demi-finale France/Belgique, le gestionnaire de réseau a ainsi « vu une remontée de 500 MW durant la mi-temps, soit (l'équivalent de) 500 000 micro-ondes allumés en même temps ».
Pour rappel, la consommation estivale d’électricité en France « se caractérise par des niveaux bas, jusqu’à 30 000 MW, la nuit et le weekend, tandis que sa pointe pourrait atteindre 55 000 MW » (à températures de saison), prévoyait RTE dans sa prévision de l’équilibre offre-demande d’électricité pour l’été 2018(2). Avec les fortes chaleurs début juillet, la pointe a depuis atteint 57 000 MW le 3 juillet selon RTE.
La Coupe du Monde de football est le principal événement ayant un impact significatif pour le gestionnaire du réseau de transport d’électricité en France. Au Royaume-Uni, signalons que le mariage du Prince Harry et de Meghan Markle en mai 2018 a engendré une hausse de l’appel de puissance électrique de 1 200 MW à la fin de la cérémonie, soit l’équivalent de 480 000 bouilloires électriques allumées en même temps selon le gestionnaire de réseau National Grid(3).
L'éte en France, « ce sont les climatisations et les ventilations qui ont un impact variable sur la consommation électrique » selon RTE. (©Connaissance des Énergies, d'après RTE)