Venezuela : Nicolas Maduro se moque des sanctions américaines et de Joe Biden

  • AFP
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Le président du Venezuela Nicolas Maduro a estimé jeudi que les États-Unis s'étaient "tirés une balle dans les deux pieds" en réimposant des sanctions pétrolières au pays, et a annoncé la signature de nouveaux contrats d'exploitation de gaz et de pétrole.

« Doublement du mal »

"Je crois, Monsieur le Président Biden, que vous avez fait une grave erreur, vous vous êtes tiré une balle dans les deux pieds", a déclaré M. Maduro lors d'un événement à Caracas avec des ouvriers de la compagnie pétrolière publique Petroleos de Venezuela (PDVSA).

"En essayant de nous nuire, vous vous faites doublement du mal, car le Venezuela va poursuivre son chemin et personne ne nous arrêtera", a-t-il dit.

Les États-Unis ont annoncé mercredi réimposer des sanctions contre les secteurs pétroliers et gaziers vénézuéliens, estimant que le gouvernement du président Nicolas Maduro poursuivait sa politique de répression de l'opposition avant l'élection présidentielle du 28 juillet. Le département du Trésor américain a fixé au 31 mai la date limite pour le "règlement des transactions en cours" et a inclus une section permettant aux entreprises souhaitant travailler avec le Venezuela de demander des licences spécifiques.

Signature de 20 contrats avec des nouveaux investisseurs

M. Maduro a annoncé la signature de 20 contrats, dans le cadre de la loi antiblocus adoptée en 2020 pour échapper aux sanctions américaines qui, selon les experts, a constitué un terrain fertile pour la corruption. Elle établit que les actes dérivés de son exécution sont "secrets et réservés".

Quelque "20 contrats d'alliance stratégique seront signés avec 20 nouveaux investisseurs, tous internationaux, qui commenceront à produire du pétrole et du gaz au Venezuela, nous n'avons pas besoin de licences colonialistes de la part des gringos", a dit M. Maduro.

La licence générale dite "GL44", qui suspendait partiellement l'embargo imposé en 2019 pour tenter de renverser Nicolas Maduro dont la réélection en 2018 n'a pas été reconnue par les États-Unis, n'a pas été renouvelée jeudi après son expiration.

« Mesures coercitives »

Plus tôt jeudi, le ministre des Affaires étrangères Yvan Gil avait affirmé que "le Venezuela rejette une fois de plus la prétention du gouvernement des États-Unis d'Amérique de surveiller, mettre sous tutelle, contrôler et manipuler l'industrie pétrolière vénézuélienne par le biais de sa politique illégale d'imposition de mesures coercitives et de licences".

Selon M. Gil, avec cette mesure les États-Unis "ont consommé leur politique de violation des engagements pris" au Qatar en septembre. Selon le Venezuela, Washington avait alors promis de mettre fin aux sanctions contre la tenue de la présidentielle en 2024. Ces négociations avaient notamment abouti à l'échange d'Alex Saab, accusé d'être un homme de paille du président Nicolas Maduro, contre 10 Américains et 18 Vénézuéliens emprisonnés au Venezuela.

Les États-Unis avaient allégé leurs sanctions pour six mois après l'accord d'octobre de La Barbade entre le gouvernement et l'opposition vénézuélienne devant mener à la présidentielle de 2024.  Mais le pouvoir vénézuélien n'a pas permis à la championne de l'opposition, Maria Corina Machado, vainqueure de la primaire et favorite des sondages, de se présenter, et a également rejeté la candidature de sa remplaçante désignée.

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