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Un réacteur d'une centrale nucléaire de Géorgie, dans le Sud-Est des États-Unis, a été mis en service lundi, une première depuis sept ans dans ce pays qui ne compte désormais plus aucun projet de réacteur classique, ceux-ci laissant la place aux petits réacteurs.
L'unité 3 du site Vogtle, situé près de Waynesboro, dans l'est de la Géorgie, a été raccordée au réseau électrique et pourra couvrir les besoins d'environ 500.000 particuliers et entreprises, selon un communiqué publié lundi par la compagnie Georgia Power.
La mise en service survient sept ans après la date de livraison initialement envisagée.
Quant au coût de réalisation des unités 3 et 4, cette dernière attendue fin 2023; voire début 2024, il atteint plus de 30 milliards de dollars, selon une estimation de la Municipal Electric Authority of Georgia (MEAP).
C'est plus du double du budget annoncé au lancement du projet, soit 14 milliards de dollars.
Les dépassements de coûts ont poussé au dépôt de bilan, en 2017, le géant du nucléaire Westinghouse, filiale du japonais Toshiba, qui s'est désengagé du dossier Vogtle.
Une fois l'unité 4 en service, Vogtle sera la centrale la plus puissante des États-Unis.
Les unités 3 et 4 de Vogtle étaient les premiers projets de nouveaux réacteurs approuvés par les autorités américaines depuis 1979 et l'incident de la centrale de Three Mile Island (Pennsylvanie), le plus sérieux de l'histoire du nucléaire aux États-Unis.
La dernière unité mise en service avant l'unité 3 de Vogtle était l'unité 2 de la centrale de Watts Bar, dans le Tennessee, en 2016.
Mais il s'agissait d'un réacteur dont la construction avait débuté en 1973, avant que les travaux ne soient suspendus durant plus deux décennies, puis poursuivis.
Depuis 1990, seuls trois réacteurs ont été mis en service aux États-Unis: les deux unités de Watts Bar en 1996 et 2016, et l'unité 3 de Vogtle, lundi.
Aucun autre projet de réacteur conventionnel n'est actuellement en cours de réalisation.
La construction des unités 2 et 3 de la centrale Virgil Summer, en Caroline du Sud, a été abandonnée en 2017, bien que neuf milliards de dollars aient déjà été investis.
Les industriels se sont désormais réorientés vers les petits réacteurs de nouvelle génération, appelés SMR (small modular reactors).
Ces modèles, dont aucun n'a encore été mis en service, sont censés être moins coûteux, moins longs à construire et considérés comme plus sûrs que des centrales conventionnelles.