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La jeune pousse suédoise H2 Green Steel (H2GS), récemment arrivée sur le marché de l'acier sans énergie fossile, a annoncé mardi un projet de construction d'usine sidérurgique fonctionnant à l'hydrogène dans le nord de la Suède, qui se veut le pays pionnier en la matière.
Présentée comme "une gigantesque usine d'hydrogène vert qui fera partie intégrante de l'installation de production d'acier", sa mise en service est prévue pour 2024. H2GS, qui prévoit de créer à terme 1 500 emplois pour son futur site, table sur une production annuelle de cinq millions de tonnes d'acier d'ici 2030.
L'hydrogène sera produit par une installation d'électrolyse "de grande taille", qui permet de séparer l'hydrogène et l'oxygène en faisant circuler le courant dans l'eau, a précisé l'entreprise à l'AFP.
Parmi les partenaires du projet se trouve notamment la société d'investissement Vargas Holding, co-fondatrice de Northvolt, un fabricant suédois des piles qui construit actuellement une immense usine de batteries dans le nord de la Suède, ainsi que le fondateur de Spotify, Daniel Ek.
"Nous voulons accélérer la transformation de l'industrie sidérurgique européenne", a déclaré Carl-Erik Lagercrantz, président des conseils d'administration de H2GS et de Northvolt. Après l'avènement des voitures électriques, "la prochaine étape est de construire des véhicules à partir d'acier de haute qualité sans énergie fossile".
H2GS a également annoncé que Henrik Henriksson, actuellement directeur général du constructeur de poids lourds Scania, avait été recruté pour diriger le projet. Le financement de la première phase du projet est estimé à 2,5 milliards d'euros, des fonds qui seraient levés grâce à "un mélange de capitaux propres et de financement de projets verts".
Le sidérurgiste explique s'être inspiré du projet HYBRIT, développé par le groupe minier public suédois LKAB, associé aux groupes SSAB et Vattenfall, et qui entend mettre au point une technologie de production d'acier sans émissions de CO2. En novembre 2019, SSAB avait affiché son intention d'être le premier à introduire de l'acier sans fossile sur le marché, et ce dès 2026.
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), le secteur du fer et de l'acier est le premier en termes d'émissions de CO2 parmi les industries lourdes. Le secteur représente directement 2,6 gigatonnes d'émissions de dioxyde de carbone par an, soit 7% du total mondial provenant du système énergétique - et plus que les émissions de tout le fret routier, détaillait en octobre l'AIE dans un rapport.