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La commune de Ligron, dans la Sarthe, entend fournir gratuitement à ses habitants de l'électricité produite avec des panneaux photovoltaïques qui seront installés sur des bâtiments municipaux, a indiqué vendredi son maire à l'AFP.
"Les habitants sont plutôt curieux et intéressés, surtout depuis que le prix de l'électricité flambe. Quand ils voient leur facture, ils me demandent : quand est-ce que vous faites votre projet ?", a raconté Philippe Biaud, maire de cette commune de 500 habitants, près de La Flèche.
Disposant de toitures "hyper bien exposées" (celles de l'école et de l'atelier communal) pour produire de l'énergie solaire, la commune a répondu à un appel à projets de la région Pays de la Loire en faveur des énergies renouvelables en 2020. "On s'est dit que notre commune ne consommerait que très peu de l'électricité produite et on a voulu associer la population. Plutôt que de la revendre, on préfère la faire consommer par les habitants", a expliqué le maire.
Sur les 300 m2 de toitures communales, les panneaux photovoltaïques devraient produire 54 mégawattheures (MWh) par an, dont un tiers seront consommés par les bâtiments municipaux. Le surplus serait fourni gratuitement à une association, à laquelle les habitants seront libres d'adhérer s'ils veulent profiter de cette électricité à titre gracieux, selon la formule retenue.
La création d'une association est nécessaire "car une collectivité locale ne peut pas fournir directement de l'électricité à des tiers", explique M. Biaud. En outre, "l'idée, c'est aussi d'amener la population à réfléchir sur comment on peut faire diminuer sa consommation", ajoute-t-il.
Le projet, évalué à environ 100 000 euros, doit voir le jour en 2023, selon le maire, qui espère obtenir une nouvelle subvention de la région pour le finaliser. La commune est conseillée par le bureau d'études Tecsol dans cette démarche "d'autoconsommation collective d'énergie renouvelable".
"C'est un sujet relativement récent et balbutiant en France", explique Sébastien Decottegnie, ingénieur d'études chez Tecsol, qui estime qu'une "petite centaine de communes" ont d'ores et déjà adopté cette solution. "C'est un nouveau modèle décentralisé, de partage et de valorisation de l'électricité renouvelable", explique-t-il. "C'est une histoire qui commence et qui n'est pas prête de s'arrêter."