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Le ministre ukrainien de l'Energie, Guerman Guerachtchenko, a prévenu lundi que les dégâts infligés aux infrastructures énergétiques la semaine passée se chiffraient en "milliards" après la "plus grosse attaque" russe contre ce réseau depuis le début de l'invasion.
Vendredi, de lourdes frappes russes sur le réseau énergétique ukrainien avaient entraîné des coupures d'électricité d'ampleur, plongeant dans le noir la deuxième ville du pays, Kharkiv. "Les chiffres réels ne seront connus qu'après l'évaluation (finale) des dégâts, mais je pense qu'ils se chiffrent en milliards, c'est sûr", a déclaré M. Guerachtchenko à la presse, sans préciser de quelle devise il parlait.
Mi-février, la Banque mondiale, l'ONU, l'Union européenne, avec le gouvernement ukrainien, avaient estimé à 486 milliards de dollars les besoins pour l'Ukraine pour son redressement et sa reconstruction après deux ans de conflit. Le ministre Guerachtchenko a qualifié les frappes de vendredi de "plus grosse attaque depuis le début de l'invasion" russe en février 2022, précisant que des infrastructures nouvellement rénovées avaient été touchées.
Les forces russes "continuent ces attaques tous les jours", a-t-il déploré, évoquant les dernières frappes qui ont visé dans la nuit de dimanche à lundi la région et la ville d'Odessa et provoqué des coupures de courant. Kharkiv, la deuxième plus grande ville d'Ukraine, fait elle aussi face à "une situation très difficile", a ajouté le responsable.
À l'hiver 2022-2023, la Russie avait mené une stratégie d'attaques massives contre le système énergétique ukrainien, plongeant des millions d'Ukrainiens dans le noir et le froid.
Lundi, la ministre suédoise en charge de l'Energie, Emma Busch, a dénoncé une stratégie russe qui "utilise les infrastructures énergétiques comme cibles", lors d'une conférence de presse conjointe organisée dans le sous-sol d'un bâtiment gouvernemental de Kiev, à cause d'une nouvelle attaque de missiles.
M. Guerachtchenko a assuré que la seule façon de contrer ces attaques était d'améliorer "l'efficacité de la défense antiaérienne", un appel du pied aux alliés occidentaux. Mais, à Washington comme à Bruxelles, l'aide militaire à l'Ukraine traverse une passe difficile en raison de divisions politiques et de désaccord budgétaires.