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Le tribunal judiciaire de Valence a entendu jeudi le groupe Orano (ex-Areva) et plusieurs associations de défense de l'environnement, qui l'accusent de pollution chimique de la nappe phréatique sur le site d'une usine à Pierrelatte (Drôme), a-t-on appris auprès des intéressés.
Se référant aux conclusions d'une inspection menée en 2019 par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dans l'usine Georges Besse (située sur le site nucléaire du Tricastin),le Réseau "Sortir du nucléaire", la Frapna Drôme Nature Environnement et Arrêt du Nucléaire 26-07 accusent Orano d'avoir pollué les eaux souterraines.
"En 33 ans de fonctionnement, l'usine Georges Besse d'enrichissement d'uranium de Pierrelatte, arrêtée en 2012, n'a pas seulement produit des dizaines de milliers de tonnes de déchets radioactifs, elle a également pollué la nappe alluviale sous le site au perchloréthylène et au trichloréthylène", selon un communiqué des associations.
"Cette pollution est due à des fuites sur plusieurs portions de circuits véhiculant des fluides des systèmes auxiliaires qui se sont infiltrées dans le sol". Le groupe a eu recours à une installation défectueuse pour pomper, traiter et réinjecter l'eau de la nappe, si bien que "la pollution a persisté dans la nappe", estiment-elles.
Après une première plainte déposée le 29 septembre 2020 pour neuf infractions à la réglementation nucléaire et pour délit de pollution des eaux, classée sans suite, les associations ont fait citer directement Orano devant le tribunal judiciaire de Valence, qui a examiné l'affaire jeudi.
Contacté par l'AFP, Orano fait valoir que "depuis 2019, l'installation de traitement fonctionne de façon optimisée". "Ce sujet n'est pas nouveau, il est identifié, connu, maîtrisé et surveillé" et "il n'y a aucun risque sanitaire pour les populations associées à ce marquage, suivi, identifié et limité à une zone restreinte à l'intérieur du site".
"Comme l'a noté l'ASN, la configuration hydrogéologique est favorable au confinement du marquage qui reste localisé dans la zone identifiée sous l'ancienne installation à l'arrêt même si la station de pompage et traitement ne fonctionnait pas au régime attendu en raison de problèmes techniques d'entartrage", souligne le groupe.
L'audience de jeudi "a permis à Orano de rappeler sa priorité absolue à la sûreté et la sécurité et l'absence d'impact sanitaire de ses activités", poursuit le groupe, qui dit réaliser sur son site du Tricastin "plus de 30.000 analyses environnementales par an sur 300 stations de mesures".
L'affaire a été mise en délibéré au 4 mai.