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Transport aérien : l'Union européenne lance un label sur les émissions de CO2

  • AFP
  • parue le

L'Union européenne a annoncé mercredi le lancement d'un label sur les émissions de CO2 dans le transport aérien, afin de promouvoir les vols les moins polluants.

À partir de juillet 2025

Ce label, qui sera opérationnel à partir de juillet 2025 mais ne sera pas obligatoire, est destiné à "calculer de manière claire et fiable" les émissions de gaz à effet de serre des vols.

À partir de l'été, les passagers pourront "visualiser et comparer les émissions estimées de leurs vols", afin de prendre "des décisions d'achat plus éclairées", assure la Commission européenne dans un communiqué.

Objectif de neutralité carbone à l'horizon 2050

"Actuellement, les compagnies aériennes et les vendeurs de billets utilisent des méthodes disparates, ce qui rend la comparaison difficile", souligne-t-elle.

Le secteur aérien est responsable d'environ 3% des émissions mondiales de CO2.

Il s'est engagé à atteindre le "zéro émission nette" à l'horizon 2050, mais les difficultés de Boeing et d'Airbus à satisfaire la demande en avions de dernière génération et les investissements nécessaires pour produire à grande échelle les carburants d'aviation durables (SAF) fragilisent cet objectif de neutralité carbone.

Commentaires

Vincent
Il ne sera pas possible d'atteindre la neutralité carbone, en tout cas certainement pas en 2050, en gardant un trafic similaire à aujourd'hui et encore moins avec un trafic en augmentation. Pour une raison assez simple : nous n'avons pas suffisamment de ressource en CO2 biogénique pour fabriquer les SAF, même si on alloue l'ensemble de cette ressource à l'aviation uniquement (ce qui ne peut pas être le cas car la chimie et le maritime auront aussi besoin massivement de cette ressource). ça pourrait être compensé à terme par du captage direct dans l'air, au prix d'une augmentation de la consommation d'électricité (décarbonée, bien sûr), dont nous allons également manquer. Nous allons également manquer d'hydrogène à cet horizon, puisqu'il faut produire plus d'hydrogène décarboné que l'intégralité de la production fossile actuelle, uniquement pour décarboner l'équivalent du trafic de 2019. Cela nécessitera également énormément d'électricité, de l'ordre de 2 fois ce que consomme l'union européenne aujourd'hui. Comme ces carburants seront produits en grande partie dans des pays du sud, cela crée également des problématiques d'allocation des ressources énergétiques des pays en question. Bref, aucune possibilité d'atteindre le net zero pour l'aviation sans réduire le trafic.
ThB
Pourquoi n'existe-t-il pas les mêmes taxes sur le kérosène que sur l'essence ou le gazoil? Jusqu'à quand les citoyens vont-ils accepter d'être taxés pour se rendre au travail, alors que ceux qui partent à l'autre bout du monde pour un bain de soleil ne subissent aucune taxe? Que fait le législateur si prompt à défendre l'égalité face à l'impôt?
jean-Loup Bertaux
Oui, je suis d’accord avec ThB, avec une nuance. L’essence et le gasoil pour les voitures sont soumis à une forte taxe, la TICPE, tandis que le kérosène pour les avions n’est soumis à aucune taxe. Il faudrait appliquer au transport aérien le principe du pollueur-payeur ! actuellement, le côut de capter une tonne de CO2 est de 1.000 €, mais va se réduire pour descendre peut-être jusqu’à 100 à 150 € la tonne. Il serait donc normal qu’on applique au kérosène d’origine fossile une taxe carbone de cet ordre-là. Pour obtenir une décarbonation du transport aérien en 2050, le bio-kérosène ne suffira pas. Il faudra fabriquer du kérosène synthetique, ou e-SAF (Sustainable Aviation Fuel) à partir d’éléctriciét décarbonée. Ça sera 2 à 4 fois plus cher que le kérosène actuel, entrainant une hausse du prix du billet. Notons que la Taxe Carbone ne devrait s’appliquer qu’à la part de kérosène fossile utilisée, qui va diminuer en principe jsuqu’à zéro en 2050. Historiquement on a favorisé le transport aérien au motif que cela encourageait « l’amitié entre les peuples », et diminuait les risques de guerre. On voit, avec l’Ukraine, que ce n’est pas vrai. Il n’y a aucune raison que l’ensemble des citoyens, contribuables, financent ceux » qui prennent le soleil à l’autre bour du monde. Cependant, les lobbys du transport aérien et les avionneurs s’opposent avec force avec une telle taxe carbone sur le transport aérien. Pourtant ce ne serait que justice ! et tant pis si le trafic aérien sagne, ou baisse un peu!

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