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Le maire sans étiquette de Nogent-sur-Oise (Oise), Jean-François Dardenne, entendu mardi dans le cadre d'une enquête sur un trafic de déchets, a affirmé jeudi avoir agi "en toute légalité".
Douze personnes ont été placés en garde à vue mardi dans cette enquête, dont M. Dardenne, interpellé vers 06H30 à son domicile. Des perquisitions ont été menées à son domicile et à la mairie, selon une source proche de la mairie.
Au coeur de l'enquête: une société de BTP qui employait des membres des Hells Angels et qui est soupçonnée de se livrer à de "l'enfouissement illégal de déchets", "sous couvert de permis d'aménager délivrés par des autorités locales", a indiqué une source proche du dossier.
Les enquêteurs ont constaté de "nombreuses allées et venues de camions chaque jour" sur un site de Nogent-sur-Oise, arrivant "chargés de divers déchets, végétaux, béton, pylônes, gravats, cailloux", a détaillé à l'AFP le parquet de Paris.
Ces déchets, "non pesés, étaient repoussés dans une zone du site préalablement creusée" et les camions repartaient "ensuite à vide ou chargés de calcaire", a encore dit le parquet.
Jean-François Dardenne a assuré dans un communiqué avoir agi "en toute légalité" et "dans le plein respect des procédures administratives, dans la délivrance des autorisations nécessaires à l'avancée du projet de la ville, sur les parcelles qui lui appartiennent".
Selon lui, "la finalité du projet consiste, outre la régulation des eaux de pluie ruisselantes, à augmenter la surface et le nombre de jardins familiaux dans le secteur et à installer sur le coteau, des vignes en espaliers".
Alors que la société au coeur de l'enquête embauchait des membres d'un club de motards affilié aux Hells Angels, il a aussi affirmé qu'il ne possédait pas le permis moto et qu'il ne pouvait donc pas "être considéré comme un biker".
L'enquête porte sur plusieurs infractions dans le domaine de l'environnement: défrichement illicite de bois et forêt, abandon ou dépôt illégal de déchets en bande organisée ou encore l'exploitation de carrières sans autorisation ou d'une installation classée pour la protection de l'environnement sans autorisation. Le tout en bande organisée.
Le chef d'abandon ou dépôt illégal de déchets par leur producteur ou leur détenteur, en bande organisée, fait encourir huit ans d'emprisonnement et 500.000 euros d'amende.