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Le sidérurgiste suédois SSAB a annoncé mardi un projet de construction d'une aciérie sans recours à l'énergie fossile dans le nord de la Suède, qui se veut le pays pionnier en la matière.
Celle-ci sera dotée d'une capacité de production de 2,5 millions de tonnes par an et sa mise en service est prévue pour 2028 à Luleå, selon un communiqué de SSAB, qui y a investi quelque 4,5 milliards d'euros. "Nous allons réduire de 7% les émissions de dioxyde de carbone de la Suède, renforcerons notre compétitivité et sauvegarderons des emplois" grâce à une production parmi les plus "efficaces et durables" en Europe, avance l'aciériste.
Secteur industriel le plus émetteur de gaz à effet de serre
Secteur clé de l'économie mondiale, la sidérurgie est la source d'entre 7 et 9% des émissions d'origine humaines de CO2 dans le monde, selon l'Association mondiale de l'acier. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), il s'agit du secteur industriel qui émet le plus de gaz à effet de serre.
SSAB, associé à la compagnie minière suédoise LKAB et au producteur d'électricité Vattenfall, exploite une usine-pilote nommée Hybrit qui produit déjà de l'éponge de fer réduite à l'hydrogène, nécessaire pour produire de l'acier décarboné.
"En collaboration avec notre partenaire LKAB, nous nous engageons à éliminer les émissions de CO2 de notre chaîne de valeur et à établir la nouvelle technologie de référence pour un avenir sans énergie fossile", souligne le PDG du groupe Martin Lindqvist, cité dans le communiqué.
Recours à l'hydrogène sous forme de gaz chaud
Pour produire de l'acier, l'oxygène doit être enlevé des atomes de fer, ce que permet un haut fourneau traditionnel fonctionnant au charbon, très vorace en CO2.
Mais dans l'usine Hybrit, l'oxygène est enlevé de manière différente : au lieu d'utiliser de l'air chauffé, on fait circuler de l'hydrogène sous forme de gaz chaud.
L'hydrogène, qui est produit par électrolyse de l'eau en utilisant des sources d'électricité exclusivement renouvelable, s'assemble alors avec les atomes d'oxygène, s'évacuant du métal sous forme d'eau (H20).