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Un tribunal suédois a donné son feu vert jeudi au lancement des travaux de construction d'un site d'enfouissement de déchets radioactifs, conçu pour durer jusqu'à 100 000 ans.
À Fosmark
Le site retenu se trouve à Forsmark, près d'une des trois centrales nucléaires suédoises en opération, à environ 130 kilomètres au nord de Stockholm, près de la mer Baltique.
Si le projet se concrétise, la Suède deviendra l'un des premiers pays au monde, avec la Finlande, à enfouir définitivement son combustible usé. En France, un projet d'enfouissement est en cours d'autorisation à Bure, dans le nord-est du pays.
La Suède prévoit également de construire une capsule de stockage à moyen terme à Oskarshamn, dans le sud.
Le tribunal spécialisé dans les affaires environnementales autorise SKB, société créée par les producteurs suédois d'électricité nucléaire pour gérer les déchets, à entamer les travaux même si sa décision peut faire l'objet d'un appel, sur fonds de critiques quant à de possibles fuites radioactives.
Le tribunal a approuvé les installations de stockage "pour les déchets nucléaires provenant des 12 réacteurs qui font partie du programme actuel d'énergie nucléaire suédois", a-t-il indiqué dans un communiqué.
6 réacteurs répartis entre 3 centrales
La Suède possède six réacteurs en fonctionnement dans trois centrales, six autres ayant été fermés depuis 1999.
SKB pourra entreposer "environ 6.000 capsules contenant environ 12.000 tonnes de déchets nucléaires", selon le communiqué.
"Les opérations devraient durer environ 70 ans, mais elles peuvent être prolongées si, par exemple, la durée de vie des réacteurs est prolongée", a ajouté le tribunal.
Les barres de combustible usagés sont d'abord insérées dans des étuis en fonte. Ces étuis sont ensuite glissés dans 2.800 silos en cuivre qui, dûment scellés, doivent théoriquement rester hermétiques pendant 100.000 ans.
A 500 mètres sous terre, ces silos doivent ensuite être insérés dans des cavités verticales condamnées par de gros bouchons de bentonite, de l'argile peu indurée, très peu perméable et souple.
Le tribunal a précisé que le feu vert aux travaux "ne couvrait pas les déchets nucléaires issus d'un futur programme nucléaire".
Le gouvernement suédois de centre-droit entend lancer dans un premier temps la construction de deux réacteurs d'ici 2035, avant une "hausse massive" à l'horizon 2045.