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L'entreprise publique d'électricité du Sri Lanka a augmenté pour la deuxième fois en six mois les tarifs de consommation, ont indiqué les autorités jeudi, tandis que le gouvernement du pays en faillite négocie un renflouement du Fonds monétaire international (FMI).
L'augmentation de 275% annoncée jeudi touchera les petits consommateurs, soit les deux tiers des 7,8 millions de foyers utilisant moins de 90 kilowatts par mois, et les gros consommateurs verront leur facture en hausse de 60%.
Les ménages devront désormais payer au moins 30 roupies (huit centimes) par kilowatt/heure pour l'électricité, un chiffre conforme aux tarifs moyens pratiqués dans l'Inde voisine.
"Nous avons dû augmenter les tarifs de l'électricité pour être en conformité avec les conditions du FMI, en vertu desquelles nous ne pouvons recevoir d'aides du trésor public", a déclaré aux journalistes le ministre de l'Energie, Kanchana Wijesekera.
"Nous devons générer des revenus pour couvrir nos coûts", a-t-il précisé.
En août, une hausse de 264% des tarifs d'électricité avait déjà été imposée aux petits consommateurs, et les tarifs des gros consommateurs avaient alors été relevés d'environ 80%.
Selon M. Wijesekera, ces hausses doivent permettre au monopole d'État de l'électricité du Sri Lanka de mettre fin aux coupures de courant de 140 minutes chaque jour, en cours actuellement sur l'île.
"Grâce à l'augmentation des revenus, nous serons en mesure d'acheter le carburant nécessaire pour assurer une alimentation ininterrompue en électricité", a-t-il ajouté.
L'île d'Asie du Sud de 22 millions d'habitants, qui a fait défaut en avril sur sa dette extérieure, évaluée actuellement à 46,5 milliards de dollars, cherche aujourd'hui à finaliser un plan de sauvetage de 2,9 milliards de dollars avec le FMI.
Le Sri Lanka va rester en faillite au moins jusqu'en 2026, a récemment prévenu le président Ranil Wickremesinghe appelant à soutenir ses réformes pour redresser l'économie du pays.
Il a aussi déclaré que l'économie pourrait s'être contractée jusqu'à 11% au cours de la dernière année civile, avec des réserves de change à sec, prohibant les importations vitales.
M. Wickremesinghe a pris ses fonctions l'été dernier après la démission de Gotabaya Rajapaksa.
Ce dernier dirigeait le pays au plus fort de la crise économique historique dont il a été tenu pour responsable et chassé du pouvoir par une population exaspérée par des mois de pénuries de nourriture, de carburant, d'électricité et de médicaments.
Selon l'Unicef, l'agence des Nations unies pour l'enfance, près d'un Sri Lankais sur trois a besoin d'une aide humanitaire.