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Les critiques s'accumulent contre le gouvernement britannique depuis l'annonce de la faillite de Bulb, l'un des plus gros énergéticiens du pays, dernière victime de la crise énergétique dans le pays en raison de prix record du gaz.
Une vingtaine d'énergéticiens britanniques ont mis la clé sous la porte depuis septembre et l'envolée des prix du gaz naturel, qui fait largement partie du mix énergétique britannique, où le nucléaire est moins présent qu'en France notamment. Syndicats et parlementaires de l'opposition dénoncent la demande de placement sous administration judiciaire de Bulb par le cabinet Teneo, jusqu'à ce qu'à ce qu'un repreneur soit éventuellement trouvé ou jusqu'à ce que les clients soient répartis vers d'autres fournisseurs.
Avec ses 1,7 million de clients, Bulb a en effet été considéré comme trop gros pour être mis directement en liquidation judiciaire comme d'autres énergéticiens qui se sont retrouvés pris en étau entre des limites sur les tarifs, destinées à protéger les consommateurs, et la flambée des cours à l'achat.
Le ministre des Entreprises et de l'Énergie Kwasi Kwarteng a voulu rassurer en déclarant à la Chambre des communes mercredi que ce n'était pas un sauvetage d'entreprise au frais du contribuable. "Nous ne voulons pas que l'entreprise reste" sous tutelle "plus longtemps qu'absolument nécessaire", a-t-il assuré.
L'un des responsables du parti travailliste, Ed Miliband, a notamment répliqué qu'avec "tant d'entreprises qui défaillent en deux mois, ce qui n'arrive pas ailleurs dans le monde, il y a échec systémique de la réglementation". D'après lui, certaines entreprises ont notamment fait des paris risqués sur les marchés de l'énergie au lieu d'une gestion prudente, grâce à la déréglementation du marché britannique.
Dans un communiqué il y a deux jours au moment de l'annonce de la faillite de Bulb, la secrétaire générale du syndicat Unison Christina McAnea a fustigé la gestion de la situation par les autorités. "À chaque fois qu'une société (énergétique) fait faillite, ce sont les consommateurs qui paient la facture. L'effondrement de Bulb signifie au moins 150 livres de plus pour chaque foyer sur leurs factures l'an prochain", selon elle. Et ce "en plus des 150 livres déjà payés pour les nombreux autres fournisseurs qui ont fait banqueroute depuis cet été", a-t-elle ajouté. Ce sont les familles les plus démunies qui seront "le plus durement frappées" conclut-elle.