Risques incendie à l'usine nucléaire de la Hague : le groupe Orano pointé du doigt par l'ASN

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L'organisation d'Orano concernant "la maîtrise des risques incendie" dans son usine de la Hague (Manche), qui concentre le plus de radioactivité en Europe, "s'est dégradée en 2020", a estimé mardi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

"Cette appréciation est liée au fait qu'un certain nombre de retards ont été notés dans la réalisation de travaux de mise en conformité", comme la "mise en place de détection incendie par exemple", a précisé Hubert Simon, chef du pôle usines, déchets et démantèlement de l'antenne de l'ASN à Caen lors d'une visioconférence de presse, faisant le bilan annuel.

Orano doit en outre "tirer pleinement le retour d'expérience d'un incendie survenu en février 2020 sur une plateforme d'entreposage de linge au sein de l'établissement", selon M. Simon. L'ASN "sera particulièrement attentive cette année à l'adéquation entre les délais d'intervention en cas d'incendie prévus dans sa démonstration de sûreté nucléaire, et ceux observés lors d'exercices", ainsi qu'à "l'efficience de l'organisation opérationnelle en matière de lutte contre l'incendie". Orano a récemment annoncé sa volonté de mettre plus de combustibles dans ses piscines de la Hague, où refroidissent tous les combustibles irradiés dans les centrales françaises.

Le gendarme du nucléaire a par ailleurs déploré à la centrale de Penly (Seine-maritime) des "lacunes persistantes concernant les rejets de gaz SF6", un gaz "qui a un fort potentiel effet de serre". "Sur le site de Penly, il y a des rejets assez importants non maîtrisés de ces gaz", a regretté Jean-François Barbot, chef du pôle réacteurs de l'ASN de Caen.

Concernant la radioprotection des travailleurs, les performances doivent être améliorées dans les trois centrales nucléaires normandes Paluel (Seine-maritime), Penly et Flamanville (Manche). Sur ces deux derniers sites, de "nombreux écarts" ont été relevés dans ce domaine.

Au sujet du réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville, l'ASN a indiqué mardi à Caen qu'elle prendrait "après l'été" une position de principe sur les premières propositions d'EDF pour résoudre les problèmes identifiés sur trois piquages (partie d'une tuyauterie qui la raccorde à une autre ou à un récipient).

Le gendarme du nucléaire demandera par ailleurs à EDF "de prendre en compte le retour d'expérience" de Taishan en Chine, où "un défaut d'étanchéité sur les crayons combustibles", a été constaté sur un EPR en fonctionnement, a indiqué le chef de l'antenne normande l'ASN Adrien Manchon. Ce problème a entraîné une accumulation de gaz radioactifs dans la centrale nucléaire chinoise, selon Pékin.

Commentaires

Thomas
Encourageant tout ça.. alors même que c'est la seule solution capable de nous sauver de l'urgence climatique à en croire certains... ?
jean-jacques Attia
Bonjour, ce qui est encourageant, c'est que les problèmes soient identifiés et traités. Pour le reste, cela devient une affaire d'opinion : les antinucléaires, en apportant un soutien conditionnel à des personnages politiques à bout de souffle, ont réussi à brouiller les cartes.
Thomas
Pour l’instant ils semblent plus identifiés que traités... Pas besoin d’etre Anti nucleaire pour être inquiet par ces enjeux.
Blaizot
Ben oui à part le charbon on ne voit rien à titre collectif pour augmenter massivement l’énergie nécessaire à 10 Milliards d’humains en 2050 et qui à titre individuel en demande de plus en plus pour alimenter l’économie électrique ( chauffage, mobilités et industries) qu’on leur propose (imposé ?) dans tous les pays
Leygonie
Il est ainsi des évidences que certains, par ignorance(et donc imprudence) ou de mauvaise foi ,refusent obstinément d'admettre.

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