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Le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a déploré mercredi devant les députés français les complications des procédures réglementaires pour autoriser des projets d'énergies renouvelables dans le pays, alors que le gouvernement peine à accélérer les installations.
"Il faut 14 autorisations pour faire implanter une usine solaire en France", a regretté M. Pouyanné, auditionné à l'Assemblée nationale dans le cadre d'une commission d'enquête sur la souveraineté et l'indépendance énergétique de la France.
À cette occasion, le PDG a évoqué le paradoxe entre "l'urgence climatique" et un accès au foncier à l'allure de "marathon administratif", alors que le projet de loi d'accélération sur les renouvelables, adopté au Sénat en première lecture début novembre, est attendu dans l'hémicycle du palais Bourbon le 5 décembre.
Ce texte entend mettre l'accent sur l'éolien marin - une des "priorités" selon M. Pouyanné - et le solaire. En parallèle, un projet de loi du gouvernement visant à accélérer la construction de réacteurs nucléaires doit être examiné par les parlementaires début 2023, voire dès fin décembre. "Le ratio du nombre de personnes (...) dans notre filiale renouvelable en France et en Europe, par rapport aux mégawatts que nous installons, est deux fois plus élevé que dans les autres pays, parce qu'il faut que l'on gère tout cela", a illustré M. Pouyanné.
Conséquence : "en ce moment en France, on installe la moitié par an de ce qu'il faudrait qu'on fasse pour être sur la trajectoire" des objectifs d'installations renouvelables en 2023, a-t-il déclaré.
TotalEnergies conduit des projets solaires et éoliens dans l'Hexagone, mais aussi à l'étranger dans des pays tels que le Qatar, la Corée-du-Sud, le Royaume-Uni ou encore le Brésil. "Si l'on veut vraiment accélérer ces questions de construction d'énergies renouvelables, solaire et éolienne, il faut que l'on trouve un moyen d'articuler correctement la planification de l'espace, qui peut relever des collectivités territoriales", a-t-il ajouté.
Patrick Pouyanné a également reconnu devant les députés n'avoir jamais été un "grand fan" du nucléaire, dont il souhaite se tenir à distance, particulièrement depuis la catastrophe de Fukushima en mars 2011. "Ce risque, il existe, et on s'est dit qu'il n'était pas possible de le mettre dans notre bilan", a-t-il déclaré, tout en mettant en garde les députés: "ne le négligez pas dans votre mission".
Cette commission d'enquête, à l'initiative du parti Les Républicains et d'une durée de six mois, doit rendre son rapport en avril 2023.