Prix de l'électricité pour l'industrie : le gouvernement demande « des efforts » à EDF

  • AFP
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EDF, en pleine renégociation de ses relations commerciales avec les industriels, en particulier les plus gourmands en électricité, va devoir faire "des efforts" pour leur permettre de conserver leur compétitivité, a déclaré mardi le ministre de l'Industrie Marc Ferracci.

Après-Arenh

Alors que les industriels dits électro-intensifs bénéficient jusqu'à présent d'un tarif préférentiel d'accès à l'électricité nucléaire, dit Arenh, qui disparaîtra fin 2025, les négociations s'éternisent pour définir les conditions de l'après-Arenh et parvenir à la signature de contrats de long terme.

"Aujourd'hui, nous sommes en discussion avec EDF pour s'assurer que dans sa relation avec les industriels (...), des perspectives soient données pour, pendant dix ans, pendant quinze ans, avoir la certitude qu'elles auront accès à de l'électricité à un coût raisonnable", a déclaré M. Ferracci sur le plateau de Public Sénat.

« Visibilité »

Il a estimé qu'il s'agissait de son "travail de ministre de l'industrie (...) que d'accompagner cette négociation et de faire en sorte que des efforts soient faits pour sécuriser la compétitivité de ces entreprises". "Aujourd'hui on a besoin de faire en sorte que beaucoup de contrats soient signés", a ajouté le ministre, qui a enfoncé le clou: "il faut que les contrats soient signés dans de bonnes conditions pour nos industriels".

En juillet dernier, les industriels électro-intensifs avaient mis un coup de pression à EDF, auquel ils reprochaient de ne pas proposer des contrats "équilibrés" et à qui ils demandent de la "visibilité", un terme qui est souvent revenu dans les propos de M. Ferracci, lors de son interview mardi.

Commentaires

Romain
C'est vraiment navrant de voir des incompétents aux gouvernement, faire des choix qui plombe la santé d'une si belle entreprise comme EDF et qu'après ILS OSENT DEMANDER DE FAIRE DES EFFORTS ALORS QU'ILS ONT PROVOQUES EUX MEME CETTE SITUATION ! Clairement, l'AREHNE est un hold up de la part de l'europe et du gouvernement qui a crée une dette incomensurable de plus de 60 millions d'euros à force qu'EDF mettent la main à la poche pour réparer les erreurs des autres et sauvegarder le pouvoir d'achat de ses clients. En attendant, l'arrivée des concurrents sur ce marché depuis 2007 n'a fait qu'aggraver la situation, puisque nous nous trouvons face à des acteurs qui viennent se gaver en rachetant de l'électricité à moindre coup ( prix coûtant ) pour la revendre quand le prix spot est plus élevée. Au final, on se retrouve avec des boursicoteurs qui se gave sur un produit de première necessité aux détriments de cette entreprise et des Français qui participe, à leur insu, à ce vol général de notre souveraineté énergétique à chque fois qu'ils vont à la concurrence.
Denis Margot
Il me semble que ce n’est pas vers les entreprises commerciales qui ont grassement profité de l’ARENH que l’effort est demandé, mais vers les clients industriels électro-intensifs qui utilisent l’électricité pour leurs besoins propres (le titre de l’article est maladroit). Si EDF peut leur fournir une électricité à bon prix et fortement décarbonée, c’est un atout incontestable pour réindustrialiser tout en gardant l’œil sur la décarbonation du pays. La logique industrielle se défend, c’est après tout le schéma emprunté par les Allemands et leur économie en a largement profité. Il y a une inversion intéressante, car la France pourrait proposer des tarifs avantageux ET une électricité très décarbonée, ce que ne peuvent plus faire les Allemands à cause de leur stratégie de décarbonation plus que douteuse.
Marfaing
@Margot Ce matin dans le Spiegel ! Environ dix millions de ménages (allemands) peuvent s'attendre à une baisse de leur facture d'électricité l'année prochaine. Ce sont majoritairement les régions rurales du nord et de l'est de l'Allemagne ainsi que la Bavière qui en profiteront. La raison en est la nouvelle répartition des coûts de l'extension du réseau électrique ((Entgelt)qui pénalisaient les EnR). Les rémunérations du réseau pour les entreprises électriques, qui représentent environ un quart du prix de l'électricité, sont ainsi réduites. Une étude de juillet 2024 du Fraunhofer Institut montre clairement que les coûts de production de l'électricité comme les grands projets avec des installations PV au sol et des éoliennes terrestres sont les plus avantageux. https://www.iwr.de/news/stromerzeugungskosten-von-kraftwerken-fraunhofer-ise-stellt-neue-studie-2024-vor-und-zeigt-ausblick-auf-das-jahr-2045-news38769#:~:text=Die%20Stromgestehungskosten%20f%C3%BCr%20potenziell%20neu,7%20%E2%82%ACCent%2FkWh%20liegen. Mais vous savez surement mieux que ce grand Institut qui fête cette année ses 75 ans
Denis Margot
@Marfaing. Et ? Quel rapport avec la question ? Si vous voulez des faits, en voici quelques-uns.
À l’instant : Le pays qui va peut-être réduire la facture de 10 millions de ménages : 246 g de CO2eq/kWh
Un autre pays qui va aussi baisser les factures pour 65 millions d’habitants : 17 g

Quant aux coûts de l’électricité, pouvez-vous préciser dans quel pays se situe le fameux Fraunhofer Institut et quel est le prix moyen de l’électricité pour chaque habitant de ce pays ?
Marfaing
@ Je réagissais à votre anti germanisme viscéral et "de leur stratégie de décarbonations plus que douteuse." Le Fraunhofer Institut est allemand. Vous supposez que les scientifiques allemands qui y travaillent sont liés aux politiques du pays. Comme le CNRS ou le CEA en France ? Ridicule. Ce sont des scientifiques consciencieux et rigoureux comme les français. Comme vous le savez le prix de l’électricité est lié aux taxes, c’est le choix politique de chaque pays. En Allemagne les coûts de production ne font même pas la moitié du prix de vente. Avec l’Arenh, décision politique de la spécificité française et de son nucléaire, EDF vend aujourd’hui son électricité d’origine nucléaire à perte : c’est un choix. Que se va-t-il se passer en 2025 ? Cela n’empêche pas que les coûts de production des EnR renouvelables aujourd’hui sont plus bas que ceux du nucléaire historique et encore beaucoup plus bas que ceux de l’EPR. Oui les Allemands 246 g de CO2eq/kWh avec 75% de renouvelable. Mais la diminution des émissions de Co2 va dans le bon sens. La part du charbon dans la production électrique passant de 21 % au premier semestre 2024 pour 26 % en 2023 sur la même période. La Stratégie allemande affichée est un approvisionnement en électricité sûr et neutre en termes d'émissions de gaz à effet de serre, basé sur presque 100 % d'énergies renouvelables, y compris l'hydrogène, d'ici 2035. La France a incontestablement un meilleur bilan carbone actuellement. Avec 65 % de la production électrique dépendant du nucléaire, il ne faut pas que le nucléaire historique tombe en panne ! Comme cela s’est déjà produit ! Et faire appel aux allemands !
Denis Margot
@Marfaing. Je ne suppose rien sur cet institut et les chiffres sur l’empreinte carbone des systèmes électriques suffisent à mettre en doute le bien-fondé de la politique énergétique allemande sans qu’il soit nécessaire de faire appel à un « anti germanisme viscéral ».
studer
D'accord avec vous, mais la politique se moque de la morale et même de l'intérêt général, notamment à long terme. Les gouvernements successifs, depuis Sarkozy qui a instauré l'ARENH, jusqu'à Hollande et Macron qui ont arrêté Fessenheim et fait inscrire dans la oi l'arrêt de 12 autres réacteurs avant 2025, puis reporté à 22035, puis annulé cette décision inique. Macron a même décidé de faire un virage à 180 degrés en relançant le nucléaire pour disposer d'une énergie nationale, fiable et bon marché. Ces décisions absurdes suivies de contre ordres ont conduit notre pays dans le marasme actuel. Il n'est pas surprenant que le ministre de l'industrie plaide pour que les industriels aient accès à uen énergie bon marché, même au détriment d'EDF ; au ministre de l'Energie (Agnès PR) de le contrer en lui opposant le prix de l'énergie en Allemagne et ailleurs en UE, et au 1er ministre de rtancher. Mais a-t-il les marges de manoeuvres suffisantes pour cela ?
nim
L’État actionnaire veut à la fois un groupe public qui contribue au budget, qui autofinance le renouvellement du parc, des prix de l’électricité les plus bas possible, des parcs éoliens/solaires et des centrales nucléaires minuscules parce que gros ça fait peur, un nombre de parcs éoliens/solaires de centrales nucléaires réduit au minimum parce que sinon le coût de raccordement (payé par le contribuable) est trop élevé, aider les copains avec leurs projets plus ou moins douteux (mais électoralement rentables), etc. Si ça ressemble à tout et son contraire c’est que c’est tout et son contraire. Et tout ça ce sont les contradictions de nos élus EDF applique (quand il arrive à comprendre les ordres de l’État).
mandron
l'incompétencede nos gouvernants est criminelle car non seulement les décisions passées ont amené EDF à la faillite virtuelle conduisant inéluctablement à sa renationalisation mais maintenant que cette société est dirigée dans une logique concurrentielle on veut à nouveau la plomber par des décisions politiques par de nouvelles taxes,lesquelles ne changeront rien à la situation générale du pays. Une énergie compétitive est un atout majeur pour nos entreprises qui sont dans la compétition mondiale.

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