- Connaissance des Énergies avec AFP
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La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a jugé qu'il était "normal de demander" à EDF d'aider à contenir la facture d'électricité des Français, soulignant que l'énergéticien ne vendrait "pas à perte" mais "gagnerait moins que prévu", mercredi au micro de Sud Radio.
Jeudi dernier, en pleine flambée des cours de l'énergie et dans un contexte de haute inflation, le gouvernement avait annoncé qu'il allait contraindre EDF à vendre davantage d'électricité à bas prix à ses concurrents pour protéger le pouvoir d'achat des Français. EDF va ainsi vendre à un prix réduit jusqu'à 40% de sa production électrique en 2022, au lieu de vendre aux prix forts du marché, et perdre environ 8 milliards sur son excédent brut d'exploitation 2022, selon le groupe.
"Je trouve que c'est normal qu'on demande cela à EDF, parce que c'est de l'argent de centrales nucléaires qui sont amorties" et "qui a payé pour la construction de ces centrales nucléaires ? Ce sont les contribuables français, donc c'est normal que dans une période de crise, dans une période exceptionnelle, qu'on demande une aide exceptionnelle à EDF", a mis en avant la ministre.
"Ils ne vendent pas à perte, ils avaient prévu que cette hausse des prix leur rapporte beaucoup d'argent, ça va leur rapporter moins d'argent que ce qu'ils avaient prévu, c'est un manque à gagner mais ils ne perdent pas d'argent", a souligné Barbara Pompili. "L'État a toujours été au côté d'EDF, on a besoin d'EDF qui est notre principal électricien", a-t-elle ajouté.
La semaine dernière, Mme Pompili avait affirmé que "nous serons aux côtés d'EDF pour les aider à passer cette difficulté", relançant des spéculations sur une possible recapitalisation. De leur côté, les quatre principaux syndicats du secteur énergétique ont lancé un appel à la grève à EDF le 26 janvier, afin de protester contre les mesures gouvernementales.
Interrogée mercredi sur le fait de renationaliser ou pas EDF, comme le propose le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, Barbara Pompili a répondu n'avoir "aucune religion sur ces sujets-là", mais EDF "nationalisé ou pas, on a besoin de plus d'économies d'énergie, on a besoin de plus de renouvelables, et on a besoin de travailler pour solidifier notre nucléaire, quelle que soit la solution choisie".