- Connaissance des Énergies avec AFP
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Les travaux de rénovation du dispositif de "surveillance géomécanique de l'atoll de Mururoa" en Polynésie française, où ont été réalisés des essais nucléaires français de 1966 à 1996, débuteront en juin, a-t-on appris vendredi auprès du ministère de la Défense.
"Ces travaux de rénovation du système TELSITE vont conduire plus d'une centaine de travailleurs, notamment polynésiens, à intervenir sur l'atoll de Mururoa à partir de juin 2015, et jusqu'à 2018", a indiqué le ministère.
Ce système de surveillance ausculte l'atoll pour anticiper un éventuel effondrement de l'atoll sur lui-même, ce qui pourrait alors créer une vague géante.
Ces travaux avaient été décidés en 2013, en même temps qu'était retenue l'idée de mettre en place une commission d'information du public sur l'impact sanitaire et environnemental des essais nucléaires réalisés sur Mururoa et Fangataufa. Cette commission a été créée par un arrêté publié mercredi au Journal officiel.
Cette commission répond à "une volonté du ministre de la Défense de formaliser les échanges réguliers qui existent déjà (...) depuis de nombreuses années", a précisé le ministère. "Sa création était d'autant plus souhaitable qu'après une période de près de 20 ans sans présence sur les atolls (hors celle des personnels militaires), les travaux de rénovation" vont débuter, a-t-on ajouté.
L'information du public sera du ressort des représentants des instances polynésiennes (présidence, Assemblée, maires) et associations de vétérans des essais ou de défense de l'environnement, qui sont, selon la Défense, "le mieux à même de relayer les informations échangées durant les commissions".
A Papeete, Roland Oldham, président de Moruroa e tatou, principale association de vétérans du nucléaire, ne veut "pas condamner cette commission avant qu'elle siège". "Mais on est très vigilants parce que l'Etat nous a menés en bateau pendant des décennies, et jusqu'à présent c'est impossible d'avoir la transparence sur les dossiers liés au nucléaire", a-t-il dit à l'AFP, listant tous les sujets à aborder (environnement, stockage des déchets radioactifs, communication des examens des vétérans).
"Je ne voudrais pas que ce soit une nouvelle commission qui produise du blabla, on veut des réponses très précises, par exemple sur les risques de tsunami sur l'atoll de Tureia en cas d'effondrement de Moruroa", a-t-il souligné, demandant aussi que ce que "des experts autres que ceux du CEA aient la possibilité d'étudier Moruroa".
"Et puis on voudrait une transparence totale pour les travailleurs (du futur chantier) pour ne pas répéter les erreurs du passé : il faut que ces personnes soient suivies médicalement", a-t-il insisté.