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Les pays membres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ont décidé de puiser de nouveau dans leurs réserves stratégiques de pétrole, mais pour un volume inconnu, afin de tenter de faire baisser les cours, a annoncé vendredi l'AIE. "Ce matin, plus de 30 pays se sont retrouvés pour une réunion extraordinaire et ont décidé de mettre des dizaines de millions de barils de pétrole supplémentaires sur le marché", avait déclaré auparavant le président américain Joe Biden, en référence à l'AIE.
Celle-ci a confirmé dans un communiqué que ses 31 membres avaient décidé de puiser de nouveau dans leurs réserves, mais que les détails seraient rendus publics "au début de la semaine prochaine". Cette décision "souligne leur engagement solide et uni pour stabiliser les marchés mondiaux de l'énergie", très volatils depuis l'invasion russe en Ukraine, indique l'agence basée à Paris, qui regroupe des pays développés.
Le président américain avait annoncé jeudi qu'il prélèverait pendant six mois 1 million de barils par jour dans les immenses réserves stratégiques de pétrole des États-Unis, du jamais-vu. Cela représente 180 millions de barils au total. Joe Biden se démène pour tenter de juguler l'envolée des prix à la pompe, qui exaspère des ménages américains et dont l'opposition républicaine fait son miel dans la campagne pour les élections législatives de novembre.
Le président américain, qui tente de faire porter la responsabilité du phénomène sur l'invasion de l'Ukraine et donc sur Vladimir Poutine, ne ménage pas non plus ses critiques contre l'industrie pétrolière américaine, qu'il accuse d'accumuler des profits gargantuesques sans investir dans la production.
Les pays de l'AIE avaient déjà promis le mois dernier de puiser quelque 62,7 millions de barils dans leurs réserves, soulignant qu'ils avaient la possibilité d'aller plus loin. Ils comptent au total 1,5 milliard de barils de réserves.
L'AIE, basée à Paris, a été fondée en 1974 pour assurer la sécurité d'approvisionnement de pays développés à la suite du choc pétrolier. Elle compte 31 membres, dont les États-Unis, le Japon et de nombreux pays européens (Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni...). Chaque pays a l'obligation de détenir des réserves pétrolières d'urgence équivalentes à 90 jours d'importations. En cas de problème d'approvisionnement, ils peuvent décider de libérer ces stocks sur le marché dans le cadre d'une action coordonnée.
L'invasion russe de l'Ukraine a fait fortement progresser les cours du pétrole, alors que les pays producteurs continuent par ailleurs à restreindre leur offre. Les pays producteurs de l'Opep+ (alliance qui compte la Russie) sont convenus jeudi d'une nouvelle ouverture modeste de leurs vannes d'or noir, ignorant les appels à alléger la pression sur les prix.
Le pétrole avait tutoyé le 7 mars ses records historiques de la crise financière de 2008. Le Brent de la mer du Nord, référence de l'or noir en Europe, a culminé à 139,13 dollars le baril et le WTI américain a atteint 130,50 dollars. Les cours ont depuis dévissé de leurs sommets, avec un baril autour de 100 dollars vendredi.