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L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la baisse jeudi sa prévision de croissance de la demande de pétrole pour 2024, sous l'effet du ralentissement de l'économie chinoise, et pointe un prix du baril au plus bas depuis près de trois ans.
Des prévisions fréquemment revues à la baisse
La demande mondiale de pétrole devrait croître de 900 000 barils par jour en 2024, soit 70 000 barils par jour de moins que prévu par l'AIE dans son précédent rapport mensuel.
L'AIE n'a cessé de revoir ses prévisions à la baisse cette année : début 2024, l'agence tablait sur une croissance de 1,2 million de barils par jour (Mb/j), soit 300 000 b/j de plus qu'aujourd'hui.
La demande totale cette année ne devrait pas dépasser les 103 Mb/j, estime l'organisation basée à Paris, qui observe qu'au premier semestre, la demande de pétrole n'a augmenté que de 800 000 barils par jour, soit la hausse "la plus faible depuis 2020".
Ce manque de vigueur s'explique principalement par l'atonie de l'économie chinoise, dont la demande de pétrole a chuté en juillet de 280 000 barils par jour par rapport à juillet 2023. Mais "en dehors de la Chine, la demande de pétrole est au mieux timide", explique l'AIE, soulignant que "la croissance a également commencé à fléchir dans les marchés émergents".
Le baril de Brent sous 70 $ pour la première fois depuis fin 2021
Le déclin rapide de la croissance de la demande de pétrole a entraîné une forte baisse des prix du baril. Le prix du baril de Brent est passé mardi sous les 70 dollars pour la première fois depuis décembre 2021, soit "20 dollars de moins qu'en avril 2024", note l'AIE.
L'offre, de son côté, reste robuste, et a crû de 80 000 b/j, à 103,5 Mb/j en août, les tensions politiques en Libye et des maintenances en Norvège et au Kazakhstan ayant été compensées par "des flux plus importants en provenance du Guyana et du Brésil", analyse l'AIE. Sur l'année, la croissance est de 1,4 Mb/j par rapport au mois d'août de l'année précédente.
Pour 2025, l'Agence internationale de l'énergie mise à nouveau sur une croissance de la demande mondiale de pétrole "modérée", à 950 000 b/j, et estime que l'offre devrait croître plus vigoureusement, prévoyant une hausse de 2,1 Mb/j.