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Orano (ex-Areva) a validé jeudi un investissement de 1,7 milliard d'euros pour augmenter la capacité d'enrichissement d'uranium de son usine au Tricastin (sud), a annoncé le spécialiste français du combustible nucléaire, visant une indépendance accrue vis-à-vis de la Russie.
"Ce projet permettra à Orano d'augmenter ses capacités de production de plus de 30%" dans l'usine Georges-Besse 2, inaugurée en 2011 dans ce complexe nucléaire, le plus grand d'Europe, à la limite de la Drôme et du Vaucluse, a précisé l'entreprise dans un communiqué.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022 a mis en évidence la nécessité de moins dépendre du mastodonte russe Rosatom pour le cycle du combustible des centrales nucléaires, en France mais aussi dans d'autres pays occidentaux comme les États-Unis.
"Dans le contexte géopolitique actuel, cette augmentation des capacités d'enrichissement vise à renforcer, en France, la souveraineté énergétique occidentale", a énoncé le président d'Orano, Claude Imauven, cité dans le communiqué. "Avec cette extension de capacité, l'uranium produit sur le site Orano Tricastin permettra d'alimenter l'équivalent de 120 millions de foyers par an en énergie bas carbone", selon Orano qui vise une première production de cette extension en 2028.
Le marché de l'uranium compte actuellement seulement quatre acteurs "enrichisseurs" dans le monde : le russe Rosatom (43%), premier exportateur, le groupement européen Urenco (31%), le chinois CNNC, et Orano (12%).