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L'autorité de sûreté nucléaire (ASN) a mis en demeure jeudi Orano de remettre en état le barrage qui approvisionne en eau les installations de refroidissement de son usine de recyclage de combustibles usés de La Hague (Manche).
Selon la mise en demeure du gendarme de la sûreté nucléaire, le spécialiste du combustible nucléaire doit "restaurer l'état des installations du barrage des Moulinets, qui assure l'approvisionnement en eau" du site d'Orano Recyclage.
En menant des expertises sur deux canalisations permettant l'acheminement de l'eau vers l'usine et une autre permettant la vidange, Orano a constaté "une perte d'épaisseur significative" de celles-ci, du fait de leur usure et de la corrosion, rapporte l'ASN dans sa décision.
"L'épaisseur résiduelle de ces tuyaux ne permet plus de garantir qu'ils résisteraient à un événement de type séisme", a expliqué à l'AFP Pierre Bois, directeur général adjoint de l'ASN.
Implanté en bordure de mer, l'ouvrage représente un volume de retenue d'environ 416.000 m3. Une réserve d'eau qui "doit pouvoir être disponible à tout moment, même dans l'hypothèse où surviendrait un séisme de violence extrême", a ajouté M. Bois.
Au cours d'une inspection diligentée le 8 février 2024, les agents de l'ASN "ont relevé qu'une fuite de canalisation en galerie avait été identifiée par l'exploitant, questionnant ainsi l'efficacité des mesures compensatoires mises en oeuvre à ce stade", indique le gendarme du nucléaire.
Contacté par l'AFP, Orano indique avoir "proposé un plan de d'actions" qui "respecte le calendrier demandé". Sous "surveillance régulière et continue", le barrage "est dimensionné pour résister à des séismes majeurs et ne présente pas de risque pour la population", fait valoir le groupe.
La mise en demeure prévoit qu'Orano Recyclage devra communiquer à l'ASN, "dans un délai de six mois à compter du 1er janvier 2025, l'état d'avancement ainsi que le calendrier des travaux restant à réaliser pour assurer une mise en conformité à la date du 31 décembre 2025 au plus tard".
Chaque année, environ 1 100 tonnes de combustibles usés en provenance des centrales nucléaires françaises majoritairement, mais aussi européennes et japonaises, sont envoyés à l'usine de recyclage de La Hague. En raison de leur radioactivité, ces combustibles usés continuent de générer de la chaleur et doivent donc être refroidis de manière permanente, soit en piscine, soit via des circuits de refroidissement.