Nucléaire : le programme pour de nouveaux EPR en France se précise

  • AFP
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Premier site, coût, calendrier: le programme pour la construction de six réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR annoncé par Emmanuel Macron se précisait quelque peu vendredi, avec notamment un rapport d'audit publié par le gouvernement, même si beaucoup d'incertitudes demeurent.

Un coût "médian" à 51,7 milliards

Le président Emmanuel Macron a annoncé le 10 février à Belfort un programme pour construire six EPR, avec des études pour huit supplémentaires.

Il avait promis que des évaluations seraient rendues publiques, ce qui a été fait vendredi avec un rapport fondé sur deux "audits externes".

Il en ressort que le coût de construction d'un programme de six réacteurs EPR2 est estimé à 51,7 milliards d'euros, hors coûts de financement, auxquels s'ajouteraient 4,6 milliards en cas de difficulté de mise en oeuvre.

L'estimation est considérée par les auditeurs comme "robuste", mais "il est indispensable de poursuivre la prise en compte du retour d'expérience des autres chantiers d'EPR, ainsi que les travaux d'affermissement et de levée des risques du projet", souligne le document diffusé par Matignon.

Reste à savoir comment tout cela sera précisément financé. "Nous avons devant nous des discussions, qui seront menées par l'État, sur la manière d'organiser la régulation et le financement de ces EPR", a indiqué vendredi le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy.

Mise en service "à l'horizon 2037"

La mise en service du premier EPR2 est "envisagée à l'horizon 2037".

Mais le programme industriel de construction "n'étant pas encore finalisé, des incertitudes techniques et économiques demeurent" et "le chiffrage du programme comme son calendrier ne peuvent être totalement stabilisés", relèvent les auteurs.

Un seul EPR est aujourd'hui en construction, celui de Flamanville (Manche), marqué par plus de 10 ans de retard et d'importants surcoûts.

Les programmes d'amélioration industrielle dans la filière, tel que le plan Excell chez EDF, "donnent des premiers résultats positifs qui doivent désormais être consolidés", notent les auteurs.

Une première paire à Penly

Emmanuel Macron n'a pas confirmé à Belfort les sites envisagés, mais EDF a déjà une idée précise de leur localisation.

Dans un rapport remis au printemps dernier, le groupe envisageait de les construire d'abord à Penly (Seine-Maritime), près de Dieppe, puis à Gravelines (Nord), et enfin à Bugey (Ain) ou bien Tricastin (Drôme).

"Nous saisissons la Commission nationale du débat public (CNDP) pour ouvrir les opérations, les procédures de débat public sur le site de Penly, conformément à ce que nous avons toujours dit", a annoncé vendredi Jean-Bernard Lévy.

Le groupe n'a pas tardé : la Commission a de fait été saisie dès le vendredi 11 février, soit au lendemain des annonces présidentielles, a précisé un porte-parole à l'AFP.

Les déchets

Le rapport aborde aussi la question des déchets générés par ce projet.

"Les déchets qui seraient produits par de nouveaux réacteurs de type EPR2 sont similaires à ceux déjà produits par le fonctionnement du parc actuel", note-t-il.

Concernant le sort des plus radioactifs, "il n'est pas identifié à ce stade d'éléments rédhibitoires à leur accueil dans le centre Cigéo", le site de stockage géologique profond en chantier à Bure dans la Meuse, selon le rapport.

Pour autant, il faudra "ajuster", voire "le cas échéant, renforcer ou compléter par des opérations de plus grande ampleur" la stratégie de maintenance des ouvrages souterrains de Cigéo, en fonction des résultats de la surveillance et de la durée d'exploitation du site.

Commentaires

FLUCHERE
Remercions profondément Madame Pompili pour cette heureuse décision afin de continuer à garantir l'approvisionnement électrique du pays.

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