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Il y a un "besoin d'anticiper" dès ces "prochains étés" la manière dont seront gérées les canicules et sécheresses dans les centrales nucléaires d'EDF, estime l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dans une note publiée lundi.
EDF a présenté le 13 avril au collège de l'ASN "son projet ADAPT d'adaptation de ses centrales nucléaires au changement climatique", explique le gendarme du nucléaire. Le réchauffement planétaire a, en effet, un impact sur la disponibilité en eau, ressource indispensable au refroidissement des réacteurs nucléaires.
L'ASN a rappelé à EDF "l'exigence de prise en compte des impacts du changement climatique de long terme dès la conception des nouveaux réacteurs", selon la note.
Le gouvernement espère construire au moins six réacteurs, dont le premier doit être mis en service à partir de 2035-2037. L'ASN met en garde contre "les effets cumulés potentiels liés à la présence de plusieurs sites" au bord d'un même cours d'eau.
Mais l'adaptation des centrales nucléaires doit aussi s'anticiper à "court terme", sans attendre des années, souligne également l'Autorité.
"L'ASN a rappelé à EDF le besoin d'anticiper la manière dont seront gérées les potentielles situations de canicule et de sécheresse des prochains étés, au vu du retour d'expérience tiré de l'année 2022", explique-t-elle.
L'été dernier, la production nucléaire avait pu être maintenue en partie grâce à des modifications temporaires des limites réglementaires de températures au-delà desquelles l'eau ne peut plus être rejetée en rivière.
Pour la Cour des comptes, qui a produit en mars un rapport sur ce sujet nucléaire et climat, cet été 2022 a été "un accélérateur de la prise en compte de l'adaptation au changement climatique pour EDF, dans la mesure où le groupe anticipait la survenue d'épisode semblables, mais à un horizon plus éloigné de 15 ou 20 ans".
Dans leur rapport, les magistrats financiers ont appelé EDF à "renforcer ses recherches" pour que ses systèmes de refroidissement soient plus "sobres en eau", constatant qu'"aucune innovation" n'était mise en œuvre sur le parc existant et notant, plus encore, "l'absence d'évolution marquée" pour les futurs EPR.