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EDF a signalé un "événement significatif" au gendarme du nucléaire après avoir échoué à éviter le renouvellement d'anomalies concernant le refroidissement du réacteur EPR en construction à Flamanville, a-t-on appris jeudi auprès de l'industriel.
"EDF a déclaré un événement significatif le 30 janvier 2019 auprès de l'Autorité de sûreté nucléaire"(ASN) car "les actions correctives mises en oeuvre" après la détection en 2017 de ces anomalies, n'ont "a priori pas permis d'éviter leur "renouvellement", explique le groupe dans un communiqué diffusé sur le site internet de l'EPR de Flamanville.
Ces écarts concernent des "pompes de moyenne pression du système d'injection de sécurité (RIS)" sur un circuit qui "fait partie des systèmes de sauvegarde de l'EPR ayant pour fonction de "maintenir le refroidissement du circuit primaire", selon le communiqué.
"Le 19 décembre 2018 un premier retour d'une expertise en usine a fait état d'écarts dans la fabrication ainsi que dans l'assemblage d'une pompe", précise EDF dans son communiqué.
Des "actions sont engagés pour remettre en conformité les matériels et une analyse approfondie est en cours pour déterminer l'origine de ces écarts", ajoute l'industriel.
"Bis repetita", a commenté Sortir du nucléaire sur son site internet, ajoutant que la pompe se trouvait "sur un circuit essentiel au refroidissement et au ralentissement de la réaction nucléaire".
Interrogé par l'AFP, l'ASN a précisé qu'EDF "communiquera sous deux mois à l'ASN une analyse approfondie de cet événement significatif".
EDF de son côté a indiqué jeudi à l'AFP que "les équipes d'EDF et de ses partenaires industriels restent pleinement mobilisées pour réaliser le chargement du combustible au quatrième trimestre 2019 dans un objectif de coût de construction pour EDF à la date de mise en service maintenu à 10,9 milliards d'euros".
L'industriel renouvelait ainsi ses déclarations publiées le 31 janvier, deux jours après l'évocation par l'ASN de la possibilité de nouveaux retards sur ce chantier en raison de problèmes de soudure.
Après de nombreux déboires, l'EPR, un réacteur de 1.650 MW, plus puissant que ceux en fonctionnement en France, cumule à Flamanville au moins huit ans de retard et son coût a plus que triplé.
Un réacteur nucléaire EPR construit à Taishan, dans le sud de la Chine, a en revanche été mis en service mi décembre.