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Le Premier ministre éthiopien a démarré jeudi une deuxième turbine, sur les 13 prévues, du mégabarrage construit par l'Ethiopie sur le Nil Bleu, dont le troisième remplissage se poursuit en dépit des protestations du Soudan et de l'Egypte en aval.
Abiy Ahmed a à nouveau tenté de rassurer Khartoum et Le Caire: le seul objectif du Grand barrage de la Renaissance (Gerd) est de "développer notre économie en produisant de l'électricité", il "ne vise pas à les mettre sur la touche et à leur nuire", a-t-il répété.
"Ce que le troisième remplissage, actuellement en cours, confirme c'est que les travaux effectués pour retenir 22 milliards de m3 d'eau et générer de l'électricité via deux turbines n'entraînent pas de pénurie d'eau dans les pays en aval", a-t-il affirmé.
Tributaires du Nil pour leur approvisionnement en eau, Soudan et Egypte ont plusieurs fois demandé à l'Ethiopie de cesser ses opérations de remplissage du Gerd, affirmant que ce mégabarrage, présenté comme le plus gros d'Afrique, d'une puissance annoncée de plus de 5.000 mégawatts (MW) à terme et d'une capacité de retenue de 74 milliards de m3, va nuire à leur approvisionnement en eau.
Jeudi, M. Abiy a poussé le bouton démarrant la deuxième turbine du barrage, selon les images retransmises en direct du Gerd, située dans le nord-ouest du pays.
Comme la première, démarrée en février, lançant alors la production d'électricité du barrage, cette deuxième turbine a une capacité de 375 MW, selon l'agence de presse nationale éthiopienne (ENA).
Kifle Horo, chef de projet du Gerd, a indiqué que "le projet dans son ensemble est désormais achevé à 83,3%", précisant notamment que "les travaux de génie civil sont terminés à 95%".