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La Turquie a adressé une note diplomatique à la Grèce, l'Union européenne et Israël, leur enjoignant d'obtenir son autorisation pour tous éventuels travaux dans le plateau continental revendiqué par Ankara en Méditerranée orientale, ont rapporté lundi les médias turcs.
La Turquie se base sur un accord de délimitation maritime signé en novembre 2019 avec le gouvernement libyen basé à Tripoli pour revendiquer un plateau continental considérablement étendu en Méditerranée orientale où elle mène des recherches gazières au grand dam de la Grèce et Chypre.
La Grèce, Chypre, l'Egypte, Israël, la Jordanie, l'Italie et les Territoires palestiniens ont créé en 2019 le "Forum du gaz de la Méditerranée orientale", sans inclure la Turquie. Faisant fi des mises en garde de l'Europe, Ankara a organisé ces derniers mois plusieurs missions d'exploration gazière dans des eaux grecques, provoquant une crise diplomatique d'une ampleur inédite depuis 1996, année où les deux pays avaient frôlé la guerre.
Selon l'agence étatique turque, la "note diplomatique" adressée aux ambassades grecque et israélienne ainsi qu'à la mission de l'UE à Ankara leur enjoint de "demander l'autorisation" de la Turquie pour tous travaux à mener dans le "plateau continental turc".
Selon la presse turque, la démarche d'Ankara a été décidée en réaction à un accord signé le 8 mars entre Chypre, la Grèce et Israël pour la mise en œuvre du plus long câble électrique sous-marin au monde, long de plus d'un millier de kilomètres. Le projet vise à connecter les réseaux électriques d'Israël, de Chypre et de Crète (Grèce) par un câble sous-marin de 2 000 mégawatts, à une profondeur maximale de 2 700 mètres.
La Turquie, se basant sur les plans publiés de ce projet, estime en effet que le câble sous-marin en question passerait par son plateau continental, a rapporté la chaîne étatique TRT Haber. Les informations sur cette "note diplomatique" turque surviennent à la veille de la reprise à Athènes de pourparlers entre la Grèce et la Turquie pour tenter de régler leur dispute au sujet de l'exploration d'hydrocarbures en Méditerranée orientale.
Une première réunion entre les diplomates grecs et turcs avait eu lieu le 25 janvier à Istanbul, après cinq ans d'interruption et plusieurs mois de tensions entre les deux pays voisins. La crise entre Athènes et Ankara s'était intensifiée avec l'envoi en août dernier par la Turquie du navire de recherches sismiques Oruç Reis dans des zones disputées, notamment près de l'île grecque de Kastellorizo proche du rivage turc.