- AFP
- parue le
Face à l'explosion des prix de l'énergie après l'invasion de l'Ukraine, l'Italie compte diversifier "au plus vite" ses sources d'énergie pour réduire sa dépendance au gaz russe, a déclaré vendredi le chef du gouvernement Mario Draghi, regrettant les mauvais choix du passé.
"Les événements de ces jours-ci montrent l'imprudence de ne pas avoir davantage diversifié nos sources et fournisseurs d'énergie au cours des dernières décennies", a-t-il reconnu devant les députés. Concernant les sanctions à l'encontre de la Russie, "l'Italie est parfaitement en phase avec les autres pays de l'Union européenne, en premier lieu la France et l'Allemagne", a tenu à souligner M. Draghi.
"Nous sommes prêts à prendre des mesures encore plus sévères si celles-ci ne s'avèrent pas suffisantes", a-t-il assuré en allusion aux nouvelles sanctions "massives" contre la Russie approuvées jeudi par l'Union Européenne.
Cette mise au point survient après un certain flottement ces derniers jours et notamment l'annonce la semaine dernière d'un prochain déplacement de M. Draghi à Moscou, un projet abandonné depuis.
L'ancien président de la Banque centrale européenne avait demandé notamment que les sanctions européennes "ciblent des secteurs restreints, sans inclure l'énergie".
"Environ 45% du gaz que nous importons provient de fait de la Russie, soit une hausse de 27% comparé à il y a dix ans", a précisé vendredi M. Draghi.
L'Italie a réduit sa production de gaz de 17 milliards de mètres cubes en 2000 à environ 3 milliards de m3 en 2020, alors que "la consommation nationale est restée constante, autour de 70 à 90 milliards de m3", a-t-il détaillé.
"Nous devons agir au plus vite sur le front de la diversification, pour surmonter notre vulnérabilité" et "éviter le risque de crises futures", a-t-il insisté.
Selon M. Draghi, Rome "s'efforce d'accroître les approvisionnements alternatifs" en augmentant notamment les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis, après une proposition en ce sens du président américain Joe Biden.
L'Italie pourrait aussi accroître ses livraisons de gaz d'Azerbaïdjan, d'Algérie, de Tunisie et de Libye.
Autre option, "la réouverture des centrales au charbon pourrait être nécessaire pour combler une éventuelle pénurie dans l'immédiat", a fait valoir M. Draghi.
Le gouvernement avait annoncé vendredi dernier de nouvelles mesures d'environ 5,5 milliards d'euros afin d'alléger la facture d'électricité et de gaz des ménages et entreprises, portant le total des aides déboursées depuis la mi-2021 à 15,7 milliards d'euros.
Et Mario Draghi s'est déclaré prêt à intervenir à nouveau pour atténuer les prix de l'énergie. "Je pense que ce sera nécessaire", a-t-il dit.