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La mairie de Lille a signé lundi deux conventions inédites avec les fournisseurs d'énergie Enedis et Dalkia afin de mieux concilier plantation d'arbres et réseaux souterrains, et faciliter l'adaptation de la ville face au dérèglement climatique.
Selon Serge Martin, délégué territorial Enedis, la convention signée avec Enedis est "une première nationale à l'échelle d'une grande ville"
Si l'expérimentation est un succès, elle sera généralisée à l'échelle de la métropole lilloise, a indiqué la mairie.
Pour lutter contre l'accumulation de chaleur des zones bitumées, les arbres sont des outils efficaces car ils augmentent la part d'ombre dans les rues. Problème: le sol lillois est rempli de tuyaux chargés d'alimenter les habitants en énergie, compliquant les plantations.
"Le plus important c'est que cette végétation ne vienne pas fragiliser des réseaux qui apportent de l'électricité et de la chaleur aux métropolitains" a expliqué la sénatrice Audrey Linkenheld, adjointe à la mairie de Lille.
Les conventions visent à expérimenter de nouvelles méthodes de plantation, protection et entretien à proximité des réseaux.
L'un des usages consiste à réduire la zone minimale entre le réseau et l'arbre de 1,50 m à moins d'un mètre, en entourant les racines avec un géotextile destiné à les empêcher d'abîmer le tuyau situé à proximité.
Un gain pour la mairie qui limite ses coûts de travaux, mais aussi pour les fournisseurs d'énergie qui espèrent ainsi "éviter des déplacements d'ouvrage" a assuré Serge Martin.
Une solution complémentaire est de choisir des essences dont les racines sont moins invasives et qui consomment moins d'eau.
"On ne plante plus la même chose aujourd'hui que ce qu'on plantait il y a une cinquantaine d'années", a détaillé Stanislas Dendievel, adjoint délégué à la nature.
La ville a renoncé au hêtre qui résiste moins bien à la chaleur, pour favoriser le charme, le tilleul ou le sorbier.
Dans un projet cité par la mairie, ce changement de pratiques va permettre de planter au moins neuf arbres supplémentaires, soit 39% de plus qu'initialement prévu.
Dense et minérale, enchâssée dans une vaste métropole, Lille est particulièrement touchée par le phénomène des îlots de chaleurs, alors que les projections gouvernementales pour la fin du siècle lui prédisent un climat proche de celui de Bilbao.