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Le puissant patron de la Compagnie nationale libyenne du pétrole (NOC) a déploré mercredi un manque d'investissements publics dans le secteur énergétique, source quasiment unique de revenus et devises pour ce pays nord-africain, très riche en pétrole.
"En 2021, nous n'avons reçu que 11% du budget" de l'État prévu pour le secteur des hydrocarbures, après deux années où la NOC n'a rien obtenu, ce qui l'a obligée à "contracter d'importantes dettes", a déclaré à des journalistes Mustafa Sanalla. Néanmoins, selon M. Sanalla, dont c'était l'une des rares interventions publiques, le groupe est parvenu à atteindre "des niveaux de productions élevés avec peu de financements".
La NOC tente de "maintenir un niveau de production de 1,2 million de barils par jour" mais espère atteindre des volumes plus élevés "si nous pouvons obtenir les budgets", a ajouté M. Sanalla. "Les réseaux sont vétustes et doivent régulièrement être stoppés pour réparer" les pipelines. "Nous avons des équipements vieux de 60 ans qui doivent être remplacés, mais faute de budget, ce n'est pas possible", a-t-il souligné.
La Libye, qui dispose des réserves pétrolières les plus abondantes d'Afrique, tente de s'extirper d'une décennie de chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Après des périodes de fortes baisses, la production est remontée actuellement à 1,2 million de barils par jour contre 1,5 à 1,6 million avant 2011.
Ces dernières années, l'activité économique du pays, très dépendante de la rente pétrolière, a été l'otage des divisions entre les camps rivaux de l'Est et de l'Ouest. Certaines installations ont été totalement détruites lors des conflits, en plus de diverses attaques ou de blocus par des groupes armés ayant des revendications salariales ou sociales.
Malgré ces difficultés, la NOC a annoncé récemment des recettes nettes d'exportations record, de plus de 21,5 milliards de dollars pour 2021.