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L'Europe est en bonne voie pour atteindre ses objectifs de réduction de rejets de gaz à effet de serre d'ici 2030 mais elle doit accélérer pour arriver à la neutralité carbone en 2050, selon le géant énergéticien français Engie.
"L'Europe doit accélérer et réduire ses émissions de 4% par an jusqu'en 2050 pour arriver à la neutralité carbone", contre 2% par an entre 2010 et 2020, affirme le groupe mardi dans son scénario de décarbonation de l'Europe à l'horizon 2050.
L'objectif européen pour 2030, "Fit for 55", "est à notre portée car il repose en grande partie sur des technologies matures" comme le solaire, l'éolien ou les véhicules électriques, souligne le groupe dans ce document. "L'enjeu réside maintenant dans l'accélération de leur déploiement."
En revanche, "l'objectif Net Zéro carbone en 2050 est nettement plus à risque (car) 70% des technologies nécessaires et des usages associés, comme la décarbonation du transport maritime et aérien ou de l'industrie lourde, n'ont pas encore été réellement testés à l'échelle industrielle."
"Pour rester maître de son destin, préserver sa souveraineté et sa compétitivité", l'Europe "doit accélérer la transition", a affirmé Catherine MacGregor, la directrice générale d'Engie. "C'est une transformation en profondeur de l'ensemble de notre système énergétique que nous devons poursuivre", a-t-elle ajouté en jugeant que "l'échelon européen sera crucial pour y arriver".
Le groupe souligne que la décarbonation de l'Europe repose sur des besoins importants d'investissements dans tous les leviers de la transition énergétique (capacités de production énergétique décarbonées, rénovation des bâtiments, flottes de véhicules électriques...) qui seront progressivement compensés par des économies sur l'importation de combustibles fossiles et "contribueront ainsi à renforcer notre indépendance énergétique".
Engie estime qu'en tenant compte de ces économies, les coûts nets de décarbonation de l'Europe se situent à 1,8% du PIB entre 2025 et 2030, puis à 1,5% entre 2031 et 2040 et 1% entre 2041 et 2050.
Ces coûts "sont importants mais restent à la portée de nos économies" et sont "à mettre en regard des enjeux et du coût de l'inaction, qui est estimé à environ 10% du PIB par degré de réchauffement supplémentaire, selon le groupe.
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