Les transports, le logement et les bureaux se décarbonent trop lentement en France

  • AFP
  • parue le

Les transports, le logement et le secteur tertiaire, à l'origine de la moitié des émissions de gaz à effet de serre en France, se sont décarbonés trop lentement en 2024, selon les premières estimations publiées vendredi de l'organisme Citepa.

. La décarbonation des transports presque à l'arrêt

Les transports ont été le premier poste d'émission de gaz à effet de serre en France en 2024, avec 126 millions de tonnes de CO2 équivalent (Mt CO2e) sur 366 émis en France cette année.

Un chiffre en très légère baisse par rapport à 2023 (-0,7%).

Le repli des émissions des transports routiers (-0,7%), principal émetteur du secteur, s'explique par "la diminution des ventes de carburant" entre 2023 et 2024, surtout du gazole (-3%), écrit le Citepa.

L'usage des véhicules routiers ne semble pas avoir diminué, avec un parcours total mesuré stable sur les neufs premiers mois de 2024 par rapport à 2023, selon des chiffres ministériels.

L'électrification du parc a marqué le pas, avec une baisse de plus de 3% des immatriculations de véhicules électriques en 2024, selon des chiffres compilés par l'Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere).

Le transport aérien s'est davantage décarboné: -4,3% par rapport à 2023, après une réduction de 3,4% entre 2023 et 2022.

Une diminution qui "pourrait s'expliquer par l'augmentation progressive" de l'usage de biokérosène, estime le Citepa.

"Un moindre recours aux vols intérieurs par les Français" peut également avoir joué: le nombre de voyageurs sur des vols intérieurs pour les neufs premiers mois de 2024 a baissé de 4% par rapport à 2023, selon l'Insee.

. Les logements et les bureaux à la peine

Les émissions des logements et des bâtiments du secteur tertiaire, principalement liées au chauffage, ont également peu diminué en 2024: -1,1% par rapport à 2023. C'est bien moins que les -11,6% du secteur de l'énergie.

Au total, le secteur du résidentiel et du tertiaire a émis autour de 58 Mt CO2e en 2024, soit presque 17% de toutes les émissions de gaz à effet de serre.

La petite diminution peut notamment s'expliquer par des températures plus douces en 2024 qu'en 2023, et donc un besoin en chauffage moindre.

Mais dans le même temps, le nombre de rénovations énergétiques des bâtiments a fortement décru en 2024: -40% par rapport à 2023, selon des chiffres de l'Agence nationale de l'habitat (Anah).

La rénovation énergétique, notamment l'isolation des bâtiments, est l'un des principaux moyens par lesquels la France compte décarboner les bâtiments.

En 2024, l'Anah avait prévu un budget de plus 5 milliards d'euros pour la rénovation énergétique des logements des Français. Mais seuls 3,29 milliards d'euros d'aides ont été versés.

La faute, selon l'Anah, à un "temps d'appropriation" de la réforme du dispositif de subventions MaPrimeRénov en 2024, qui a notamment rendu obligatoire le suivi des projets de rénovation d'ampleur par un agent "Mon accompagnateur Rénov' (MAR)".

Commentaires

jcg31
Ce bilan est incomplet : Quelle évolution des transports décarbonés autres que routiers ? Rail (fret et voyageurs), fluvial, ...? Cela manque diablement ...., oubli révélateur ? Bâtiments : conjuguer isolation et mode décarboné de chauffage (pompes à chaleurélectrique et chaleur solaire, et non chaudière à gaz !!!) : pour cet objectif, il faut avoir une règlementaion et des aides financières adaptées et conséquentes pour les plus modestes, plus une politique de développement de filières industrielles et de compétences professionnelles pour fabriquer les matériels en France en quantité suffisante et réaliser les rénovations. A quand un plan pluri-annuel massif dans ce domaine ???

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