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Les représentants du personnel au comité d'entreprise européen d'Engie sont "en désaccord avec la rupture profonde dans la stratégie du groupe" et "redoutent un éclatement des activités à moyen terme", selon leur communiqué publié mercredi.
Le président d'Engie, Jean-Pierre Clamadieu, a annoncé fin juillet un recentrage du groupe, avec une "revue stratégique" des activités "solutions clients" portant sur deux tiers du chiffre d'affaires et près de 70 000 salariés sur 110 000 dans ce secteur. "D'importants impacts sociaux sont à attendre des réorganisations qui se profilent", souligne le communiqué des élus au comité d'entreprise européen (CEE) qui souhaitent être "partie prenante en amont du processus".
Ils "constatent une rupture profonde et brutale de la stratégie du groupe Engie depuis 2016" et "mesurent de fortes conséquences (...) à l'image de la tentative d'OPA de Veolia sur le groupe Suez à la suite de la volonté du groupe Engie de céder plusieurs de ses participations dans différentes sociétés".
Le conseil d'administration d'Engie "laisse entrevoir une recomposition totale du groupe qui vise à le scinder en deux grandes entités indépendantes", avec d'une part le renforcement des énergies renouvelables et activités en lien avec la transition énergétique et d'autre part les solutions clients, passées sous revue.
Les solutions clients recouvrent une gamme de métiers allant de la gestion de sites (hôpitaux, entreprises...) aux "villes intelligentes" en passant par des services d'économie d'énergie, d'installation électrique ou de climatisation. Selon Jean-Pierre Clamadieu, ces activités "pourront prendre progressivement leurs distances par rapport au groupe même si les modalités de cette prise de distance ne sont pas aujourd'hui définies".
Selon un communiqué de la CGT mercredi, "la direction envisage l'avenir de cette entité sous deux formes, soit par l'introduction en Bourse d'un nouveau titre, ce qui nous semble dangereux et peu plausible puisque la direction a justifié sa séparation par la faible rentabilité de ces activités, soit par la cession à un ou plusieurs autres groupes".
"La question se pose alors des restructurations nécessaires à faire pour trouver un acheteur potentiel et un acheteur qui puisse intégrer autant de salariés", souligne la CGT, qui craint "une sortie clairement annoncée du groupe Engie" et "une casse massive de l'emploi".