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Les émissions de CO2 de la Chine devraient diminuer en 2024, grâce à la croissance record de sa capacité en énergies renouvelables, qui est désormais suffisante pour couvrir la demande croissante du pays, selon une nouvelle étude.
La Chine est actuellement le plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde et compte parvenir à la neutralité carbone en 2060, rejetant des appels à un objectif plus ambitieux. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que le pays devrait compter pour 45% des émissions issues de combustibles fossiles entre 2023 et 2050.
Mais la Chine s'est également dotée de capacités d'énergie renouvelable à une vitesse vertigineuse, les nouvelles installations solaires en 2023 représentant, à elles seules, deux fois la capacité totale aux États-Unis, selon l'analyse du site britannique sur le climat Carbon Brief publié lundi.
"Les nouvelles capacités solaires, éoliennes, hydroélectriques et nucléaires supplémentaires, rien qu'en 2023, généreront environ 423 térawattheures (TWh) par an, soit l'équivalent de la consommation électrique totale de la France", indique le rapport de Lauri Myllyvirta du Centre de recherche sur l'énergie et la propreté de l'air.
L'augmentation massive des capacités installées et le rebond prévu de la production hydroélectrique après un recul attendu de la sécheresse, "sont pratiquement assurés de faire baisser la production d'électricité à partir de combustibles fossiles et les émissions de CO2 en 2024", indique le rapport.
Ce déclin pourrait être durable parce que "le rythme du développement des énergies à faibles émissions de carbone est désormais suffisant non seulement pour fournir, mais aussi pour dépasser l'augmentation annuelle moyenne de la demande d'électricité totale de la Chine", détaille le rapport. Cette analyse repose sur des chiffres officiels et des données commerciales.
La Chine continue cependant dans le même temps de développer sa capacité de production d'électricité à partir du charbon, et le rapport prévient que cela pourrait déboucher sur "une confrontation" entre des groupes d'intérêts divergents. La croissance des énergies renouvelables "menace les intérêts de l'industrie du charbon et des gouvernements locaux fortement dépendants du secteur du charbon", avertit Carbon Brief. "On peut s'attendre à ce que ces acteurs résistent à la transition" et l'entravent.
De hauts responsables chinois et américains pour le climat se sont rencontrés cette semaine, en amont des discussions de la COP28 prévue en novembre, et ont indiqué avoir eu des pourparlers "constructifs", sans plus de détail.