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Le président équatorien Daniel Noboa a décrété mardi "l'urgence" dans le secteur de l'électricité et demandé la démission de la ministre qui le supervise, a-t-on appris mardi de source officielle.
"Une fois de plus, les menaces qui pèsent sur le pays appellent des décisions fortes. J'ai décrété l'urgence dans le secteur de l'électricité, j'ai demandé la démission de la ministre de l'Énergie (Andrea Arrobo) et nous avons ouvert une enquête sur des sabotages dans certaines zones et centrales électriques", a écrit M. Noboa sur son compte X, sans préciser la nature de ces "sabotages".
La veille, le ministère de l'Énergie avait annoncé un "rationnement temporaire" de l'électricité en raison de la sécheresse, du manque d'entretien des infrastructures et de la présence de "débits minimums" dans les centrales hydroélectriques.
Lundi également, la Colombie a annoncé avoir cessé d'exporter de l'électricité vers l'Équateur afin de faire face à la grave sécheresse associée aux chaleurs inédites provoquées par le phénomène El Niño.
"Le peuple équatorien ne peut pas payer pour l'inefficacité et la corruption de quelques misérables. C'est pourquoi j'ai ordonné que seulement 50% (du montant) des factures (d'électricité) des ménages soit prélevé en avril", a ajouté le président.
Plus tôt dans la journée, M. Noboa a affirmé, sans en désigner directement les responsables ou la nature, qu'un "sabotage" avait eu lieu "la dernière semaine avant le référendum parce qu'ils savent qu'ils l'ont perdu".
Sur fond de "guerre" de l'Equateur contre le crime organisé et le trafic de drogue, les électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche pour un référendum sur divers sujets, comme l'alourdissement des peines pour les criminels et la participation de l'armée aux opérations de recherches d'armes.
Elu fin 2023, le président Noboa doit composer avec une opposition dispersée mais majoritaire au parlement et dominée par les partisans de l'ancien chef de l'Etat socialiste Rafael Correa (2007-2017, actuellement en exil après sa condamnation pour corruption).
M. Noboa, qui a fait part de son intention de se représenter en 2025, a déclaré que les problèmes n'étaient "pas dus à un manque de propositions techniques mais à l'incapacité d'exécuter et d'être ferme dans la lutte contre une corruption enracinée".
Sous le gouvernement de son prédécesseur, le président Guillermo Lasso, l'Équateur a dû faire face à des coupures d'électricité récurrentes, parfois jusqu'à quatre heures par jour, en raison en particulier du faible débit des rivières qui alimentent les centrales hydroélectriques. Ce pays avait alors conclu un accord avec la Colombie pour l'achat d'électricité.