- AFP
- parue le
Le syndicat mixte d'étude et d'aménagement de la Garonne (SMEAG) fait part lundi dans un courrier au gouvernement de ses "craintes" quant à l'approvisionnement en eau du fleuve par les barrages durant l'été.
Le SMEAG craint notamment que la question de l'énergie hydroélectrique générée par ces barrages, soit privilégiée aux dépens de celle de la ressource en eau alors que près d'un million et demi de personnes, dans la métropole toulousaine, dépendent pour leur eau potable de la Garonne qui alimente également un territoire très agricole.
"Préserver la mobilisation des réserves hydroélectriques pour le soutien d'étiage (période durant laquelle les cours d'eau sont au plus bas, ndlr) est une question vitale pour le territoire", souligne le président du SMEAG, Jean-Michel Fabre, dans cette lettre aux ministres de l'Économie, Bruno Le Maire, et de la Transition écologique, Christophe Béchu.
Or, le rôle des réserves hydroélectriques, essentiellement dans le Pyrénées, est "insuffisamment abordé dans les débats en cours" liés aux négociations sur le devenir des concessions faites par l'État à EDF sur ces barrages, estime encore M. Fabre.
"Avant, ces questions d'hydroélectricité et de soutien d'étiage étaient regardées au sein d'un même ministère, le ministère de l'Écologie, désormais l'énergie est passée au ministère de l'Économie", a expliqué à l'AFP Franck Solacroup, directeur général des services au SMEAG.
"On ne voudrait pas que ce passage de dossier d'un ministère à un autre (fasse) oublier le rôle multi-usages de ces barrages hydroélectriques", a-t-il dit, ajoutant: "là, on a quelques craintes, quelques inquiétudes".
"Il y a un flottement", estime encore M. Solacroup, "sauf que les semaines et les mois passent et qu'on ne voudrait pas se retrouver (...) avec un printemps et un été très secs (...) et ne pas être en capacité de pouvoir répondre aux besoins".
"Plus de 90% de l'eau que l'on envoie l'été pour soutenir les débits de la Garonne sont issus de ces barrages, donc si on ne les a plus, cela peut devenir très, très compliqué", a-t-il fait remarquer. Le bassin de la Garonne est le bassin fluvial de France le plus impacté par le dérèglement climatique.
Lors d'une conférence sur l'avenir de l'agriculture et l'eau la semaine passée à Toulouse, le président du conseil général de Haute-Garonne, Sébastien Vincini (PS) a souligné que cela faisait "trois années consécutives que l'on était à plus de 50 millions de mètres cubes" d'eau prélevés dans les barrages pour soutenir le cours de la Garonne.
"C'était des chiffres que l'on avait estimés pour 2050", a-t-il déclaré.