Le pic pétrolier interviendra « quelque part entre 2030 et 2040 », juge le PDG de TotalEnergies

  • AFP
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TotalEnergies va continuer à répondre à la demande de pétrole dans le monde, dont le pic interviendra "quelque part entre 2030 et 2040", tout en montant en cadence sur les autres sources d'énergie, le gaz et les renouvelables, a affirmé Patrick Pouyanné, son PDG dans un entretien aux Echos.

"Pour l'instant la demande augmente toujours de 1% par an", a-t-il déclaré au journal daté de vendredi, en soulignant que le moteur de cette hausse de la demande mondiale ces dernières années était la Chine. "Cela ne va pas continuer", a-t-il poursuivi. "Le pic pétrolier arrivera un jour, sans doute quelque part entre 2030 et 2040".

Selon lui, il est tout de même nécessaire de continuer à investir dans de nouveaux champs pétroliers "si on veut éviter que les prix n'explosent". "Mécaniquement, chaque année, au niveau mondial, il y a un déclin naturel de la production des champs pétroliers de 4 à 5%. Si on n'investit pas, ce n'est pas 100 dollars que le baril atteindra, les prix monteront au plafond", a-t-il justifié.

Selon lui, les groupes pétroliers "investissent déjà nettement moins dans l'exploration et la production de pétrole et de gaz avec la transition énergétique", avec 500 milliards d'investissement aujourd'hui contre 700 milliards en 2015.

"Le jour où on constatera une baisse réelle de la demande, la solution simple sera de moins investir pour s'adapter grâce au déclin naturel car cette transition doit se faire au rythme auquel les sociétés sont prêtes à l'accepter", indique-t-il, à l'unisson du secteur pétrolier.

"Les sociétés ont en priorité besoin d'une énergie bon marché, il faut donc évoluer graduellement", estime-t-il.

Pour autant, TotalEnergies entend accélérer sur le gaz et les renouvelables, qui représentent l'avenir, selon Patrick Pouyanné. "Si le pétrole a été la grande énergie du siècle dernier, le gaz et l'électricité décarbonée sont au coeur du système énergétique de demain."

Pour autant, dit-il, "ce sera nécessairement plus cher".

"L'éolien, le solaire sont des énergies intermittentes. Il faut les combiner avec du nucléaire, du gaz, des batteries, des réseaux... Il faut donc regarder l'ensemble des coûts de la chaîne de l'électricité. Plus on met des renouvelables intermittents, plus on +complexifie+ le système énergétique", explique-t-il.

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