- AFP
- parue le
Les cours du pétrole ont pris de la vitesse mercredi, poussés par une prévision de production mondiale en 2025 revue à la baisse par l'Agence américaine sur l'énergie (EIA), ainsi que par plusieurs indicateurs encourageants sur la demande.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, a gagné 2,00% à 70,95 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en avril, a bondi 2,16% à 67,68 dollars.
L'EIA s'attend à ce que "les stocks mondiaux de pétrole diminuent au deuxième trimestre 2025, en partie en raison de la baisse de la production de pétrole brut en Iran et au Venezuela", selon son rapport mensuel sur les perspectives énergétiques à court terme.
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a rétabli sa politique dite de "pression maximale" à l'encontre de l'Iran, avec de nouvelles sanctions contre son secteur pétrolier, et menacé d'un recours à la force.
Les Etats-Unis ont également annulé la licence d'exploitation de pétrole du Venezuela accordée à l'entreprise américaine Chevron, et les mesures contre ces deux pays pourraient s'intensifier selon les analystes.
L'or noir a aussi été poussé par le dernier rapport sur les stocks américains de pétrole de l'EIA qui a montré une hausse légèrement moins marquée qu'attendu des stocks de brut (+1,4 million de barils au lieu des 2 millions anticipés).
Surtout, "la demande d'essence a également connu une belle augmentation", commente auprès de l'AFP John Kilduff, d'Again Capital, soit une hausse de 300.000 barils quotidiens.
"C'est l'une des meilleures semaines que nous ayons connues depuis un certain temps en termes de demande, ce qui pourrait être un signe précurseur de ce qui nous attend au printemps et à l'été", ajoute l'analyste.
Par ailleurs, l'Opep a annoncé maintenir sa prévision de croissance de la demande de pétrole en 2025 et en 2026, grâce notamment aux transports aérien et routier, selon son dernier rapport mensuel publié mercredi, une estimation inchangée par rapport au mois de février.
Le monde devrait ainsi consommer 105,2 millions de barils par jour (mb/j) en 2025, après 103,75 mb/j en 2024, indique dans ce rapport l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui révise chaque mois ses prévisions en fonction de la conjoncture.
"Ces perspectives positives concernant la demande sont très importantes pour relancer les prix après la chute qu'ils ont subie", avance M. Kilduff.
Le mouvement à la hausse s'explique aussi en effet par un baril qui s'échangeait déjà à un niveau très faible.
En outre, M. Kilduff estime que "la belle remontée des marchés boursiers" a contribué à la hausse des prix du brut mercredi.
Les opérateurs continuent par ailleurs "suivre les échanges sur (...) les droits de douane et la situation entre l'Ukraine et la Russie", conclu l'analyste.
pml-ni/els/as