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Les cours du pétrole s'envolaient mardi, les risques géopolitiques faisant craindre de nouvelles perturbations d'une offre déjà tendue, hissant les prix à de nouveaux sommets plus atteints depuis sept ans.
Vers 11h20 GMT (12h20 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour échéance en mars grimpait de 1,24% à 87,55 dollars. Plus tôt dans la séance, le Brent a atteint 88,13 dollars le baril, au plus haut depuis octobre 2014. À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février gagnait 1,66% à 85,21 dollars. Il a grimpé jusqu'à 85,74 dollars en séance, également son record de prix depuis octobre 2014.
"Outre l'offre restreinte évoquée depuis quelques jours, les acteurs du marché voient dans les tensions géopolitiques croissantes au Moyen-Orient l'une des raisons de cette dernière embellie", commente Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
Les rebelles yéménites Houthis ont ciblé lundi des installations civiles aux Emirats arabes unis faisant trois morts, et menacé de lancer de nouvelles attaques en appelant les civils et les compagnies étrangères à éviter les "sites vitaux" dans ce pays.
Trois camions-citernes ont explosé lundi "près des réservoirs de stockage d'ADNOC", la compagnie pétrolière d'Abou Dhabi, entraînant la mort d'un Pakistanais et de deux Indiens, a indiqué l'agence officielle émiratie WAM, en faisant état de "six blessés".
"Nous pourrions également attribuer une certaine prime de risque géopolitique à la situation à la frontière entre l'Ukraine et la Russie", fait remarquer Neil Wilson, analyste chez Markets.com.
Le Bélarus a en effet annoncé mardi l'arrivée d'un nombre indéterminé de troupes russes pour des exercices de "préparation au combat" en février, arguant des tensions croissantes avec les Occidentaux et l'Ukraine. Ces manœuvres au Bélarus, un allié de Moscou situé au nord de l'Ukraine, interviennent alors que la Russie a déjà massé des dizaines de milliers de troupes à la frontière ukrainienne, laissant craindre aux Occidentaux une invasion.
"L'offre reste de toute façon serrée", poursuit Neil Wilson. "L'une des raisons présumées de la récente flambée des prix est l'incapacité de l'alliance des producteurs de l'Opep+ à produire autant de pétrole que les pays membres y sont autorisés par l'accord actuel", explique Tamas Varga, de PVM Energy. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires (Opep+) a progressivement augmenté ses objectifs de production, mais certains de ses membres, dont l'Angola, le Nigeria ou la Libye, peinent à atteindre leurs quotas.