- AFP
- parue le
La compagnie pétrolière nationale du Nigeria a repris mardi l'exploitation d'une raffinerie à Port Harcourt, au coeur de la région pétrolifère du Delta, dans le sud-est du pays, au terme de rénovations retardées à sept reprises.
Il s'agit d'une des quatres raffineries de la compagnie qui avaient été fermées en 2020 pour être modernisées.
Mele Kyari, directeur général de la Nigerian National Petroleum Corporation Limited (NNPCL), a organisé une visite du site et des employés ont présenté aux autorités des échantillons de pétrole, de kérosène et de diesel.
Pendant des années, l'essence a été subventionnée dans le pays afin de maintenir son prix à un niveau accessible.
En 2023, peu après son élection, le président Bola Tinubu avait supprimé une subvention aux carburants, déclenchant un envol des prix et des manifestations.
Dans un communiqué, il a remercié mardi la banque africaine Afreximbank d'avoir financé la modernisation de la raffinerie, inscrite dans un accord de 1,5 milliard de dollars signé en mars 2021, qui prévoyait pour le site une capacité de production de 210.000 barils par jour (bpj).
Il a aussi exhorté la NNPC à "accélérer la réactivation prévue" de sa seconde raffinerie de Port Harcourt et des deux autres qu'elle contrôle, à Warri et Kaduna, dans un communiqué signé de son conseiller Bayo Onanuga.
La NNPCL avait fermé ses quatre raffineries nationales en 2020 car l'exploitation n'était plus jugée viable en raison de pipelines vieillissants et vandalisés.
Selon Adewale Dosunmu, professeur de génie pétrolier à l'Université de Port Harcourt, la relance de la raffinerie aura un effet d'entraînement sur l'économie.
Elle va contribuer au développement local de compétences techniques, en plus de l'approvisionnement régulier en produits pétroliers, a-t-il indiqué à l'AFP.
"Les sous-produits du processus de raffinage seront facilement disponibles comme débouchés commerciaux pour d'autres petites entreprises', a-t-il déclaré.
C'est la deuxième raffinerie à entrer en service au Nigeria depuis septembre.
L'autre est celle de Dangote, propriété privée du magnat nigérian Aliko Dangote, classé en 2024 par le magazine Forbes comme "l'homme le plus riche d'Afrique" pour la treizième année consécutive, à la tête d'un conglomérat actif dans le ciment, le sucre ou encore les engrais.