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Le Népal a jeudi signé un accord avec l'Inde qui doit lui fournir 10.000 MW d'hydroélectricité sur les dix ans à venir et réduire d'autant le manque d'énergie chronique dont souffre son voisin himalayen.
Un porte-parole du ministre népalais des Affaires étrangères, Amrit Bahadur Rai, a confirmé à l'AFP qu'un "accord énergétique de long terme" avait été signé à l'occasion d'une visite à Katmandou de son homologue indien S. Jaishankar.
Les détails de cet accord n'ont pas été rendus publics mais il a été qualifié d'"historique" par le président des l'association des producteurs indépendants d'énergie Ganesh Karki.
En 2000, selon l'Agence internationale de l'Energie, plus de quatre Népalais sur cinq n'avaient pas accès à l'électricité mais une frénésie de construction de barrages dans les années qui ont suivi a permis de connecter la quasi-totalité de ses 30 millions d'habitants au réseau.
Une capacité totale de plus de 2.600 MW sur quelque 150 projets a déjà été installée et 200 autres projets sont en construction.
Le Népal, riche en eau, possède un système fluvial de montagne qui pourrait en faire un centre important de production d'énergie, certaines études estimant sa capacité potentielle totale à 72.000 mégawatts, soit 25 fois la capacité installée actuelle.
Le Népal, enclavé, exporte déjà de l'électricité à plus petite échelle vers l'Inde depuis fin 2021.
L'Inde a été pour lui le partenaire privilégié, en partie parce qu'elle a insisté sur le fait qu'elle ne s'approvisionnerait pas en énergie à partir de projets financés par un pays tiers.
Le pays le plus peuplé du monde dépend fortement du charbon polluant pour sa production d'énergie, mais s'est engagé à atteindre zéro émission nette d'ici 2060.
Les défenseurs de l'environnement ont critiqué la précipitation du Népal à développer son potentiel hydroélectrique, affirmant que les garanties environnementales sont parfois ignorées dans la construction des barrages.
L'année dernière, un projet de proposition ministérielle visant à faciliter la construction de barrages dans les réserves naturelles protégées a alarmé les environnementalistes.
Les projets hydroélectriques du Népal sont également soumis aux risques de dommages dus aux inondations et aux glissements de terrain, courants dans le pays, dont la fréquence et la gravité augmentent en raison du changement climatique.