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Le projet de barrage hydroélectrique de Mphanda Nkuwa sur le Zambèze au Mozambique a franchi une nouvelle étape avec la signature annoncée mercredi d'accords entre le gouvernement mozambicain et le consortium choisi pour le projet, qui associe les groupes français EDF, TotalEnergies et japonais Sumitomo.
Cette centrale au fil de l'eau, d'une capacité projetée de 1.500 MW, doit être implantée à environ 60 kilomètres de la ville de Tete (nord-ouest du Mozambique).
Elle "augmenterait de plus de moitié la capacité de production d'électricité du pays et pourrait alimenter plus de 3 millions de foyers au Mozambique et dans les pays limitrophes", a souligné dans un communiqué à Paris le consortium unissant EDF (40%), TotalEnergies (30%) et Sumitomo (30%).
L'entreprise japonaise apporte une expérience en matière de financement stratégique de projets de production d'énergie indépendante (IPP) en Afrique.
Le premier document signé avec les autorités de Maputo est un accord de développement conjoint avec le porteur mozambicain GMNK, la compagnie mozambicaine d'électricité Electricidade de Moçambique (EDM) et le barrage de Cahora Bassa (HCB): "EDM et HCB détiendront 30% du projet et le consortium 70%", précise le communiqué.
Le second est un accord-cadre avec la compagnie électrique mozambicaine EDM, le barrage de Cahora Bassa (HCB) et le ministère mozambicain de l'Energie, qui "préfigure le futur contrat de concession", selon le communiqué.
"La prochaine étape du projet consistera à réaliser les études complémentaires, dont les résultats permettront de définir les meilleures solutions en termes d'impact environnemental et social tout en garantissant la viabilité technique et financière du projet", ajoute le consortium.
Le projet est soutenu par la Banque africaine de développement et la Banque mondiale.
Dans cette région d'Afrique australe, qui manque cruellement d'électricité, le barrage de Mphanda Nkuwa s'il voit le jour "contribuerait à la transition énergétique de la région par la production d'une électricité fiable, compétitive et renouvelable", ont souligné EDF, TotalEnergies et Sumitomo.
TotalEnergies porte au Mozambique un important projet de gaz liquéfié dans la baie d'Afungi (nord), suspendu en mars 2021 mais que le groupe espère relancer malgré les critiques d'ONG qui estiment que le projet alimente la crise climatique et des violations des droits humains.
"L'objectif est de redémarrer le projet avant la fin de l'année" avec une mise en service des activités gazières visée pour 2028, indiquait en septembre le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné. "La situation s'est clairement améliorée car les forces gouvernementales, soutenues par d'autres pays, en particulier le Rwanda, ont repris le contrôle de la situation à Cabo Delgado", disait-il.
TotalEnergies table toujours sur "une prise de décision avant la fin de l'année", a précisé mercredi le groupe à l'AFP, sans en dire plus.
Le projet Mozambique LNG a été suspendu après une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique à Palma, située à la frontière tanzanienne dans la province de Cabo Delgado. La localité a été assiégée plusieurs jours par des jihadistes faisant de nombreuses victimes dans la population et parmi les sous-traitants de TotalEnergies.
Maputo n'a fourni qu'un bilan d'une trentaine de victimes, mais selon un journaliste indépendant, Alexander Perry, le bilan s'élève à 1.402 civils décédés ou disparus, dont 55 sous-traitants, ce qui vaut à TotalEnergies une plainte devant la justice française et des accusations de négligence que le groupe conteste fermement.
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