Le groupe espagnol Naturgy dégringole en bourse après le retrait de l'offre d'achat de Taqa

  • AFP
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Le groupe émirati Taqa a annoncé mardi avoir mis fin aux négociations engagées mi-avril pour le rachat de plus de 40% de Naturgy, entraînant une lourde chute du géant énergétique espagnol à la bourse de Madrid.

- 13% à la mi-journée

L'annonce de la fin des discussions entre les deux entreprises faisait plonger de 13% le titre Naturgy à 13H15 à la bourse de Madrid.

Les discussions menées pour l'"acquisition éventuelle des actions" détenues par "CVC et GIP" et pour la mise en place d'un "pacte de coopération" avec le premier actionnaire de Naturgy, la holding financière Criteria Caixa, "ont pris fin", a indiqué Taqa dans un communiqué.

En conséquence, cette "transaction n'aura pas lieu", poursuit le groupe des Emirats arabes unis dans ce court communiqué envoyé aux autorités boursières d'Abu Dhabi.

Dans une note transmise au gendarme boursier espagnol (CNMV), Criteria Caixa avait déjà annoncé lundi soir la fin des discussions engagées avec Taqa "pour un possible pacte de coopération sur l'avenir de Naturgy", "sans qu'aucun accord n'ait été trouvé".

La holding d'investissement de la banque La Caixa a toutefois réitéré dans cette note son "soutien" au "plan de transformation" de Naturgy, rappelant avoir engagé des discussions pour trouver des "partenaires potentiels" pour "accélérer" la "transition énergétique" du groupe espagnol.

Ni Taqa ni Criteria Caixa n'ont précisé les raisons les ayant conduit à mettre fin aux négociations. Selon des médias espagnols, elles auraient été interrompues en raison de divergences sur la valeur du groupe espagnol et sur le coût de l'opération.

Rumeurs de marché

Le groupe Taqa, spécialisé dans l'exploration gazière et pétriolière, avait annoncé le 17 avril avoir engagé des "discussions" en vue de racheter les 41% de Naturgy détenus par les fonds d'investissement CVC et GIP, dans le cadre d'une possible offre publique d'achat (OPA).

Le géant public émirati, présent dans une dizaine de pays, avait alors précisé discuter avec Criteria Caixa, qui détient 26,7% de Naturgy, pour élaborer un "pacte de coopération" leur permettant une prise de contrôle conjointe du groupe espagnol.

Le cours de l'entreprise espagnole a ainsi perdu la quasi totalité du terrain gagné depuis l'officialisation mi-avril des discussions entre Taqa et Criteria Caixa.

L'ex-Gas Natural Fenosa, rebaptisé Naturgy en 2018, a vu son bénéfice net progresser de 20% l'an dernier à 1,99 milliard d'euros, malgré la baisse des prix de l'énergie et une forte hausse de ses investissements, notamment dans l'hydrogène vert.

L'entreprise - qui gère conjointement avec le groupe Sonatrach le gazoduc Medgaz, reliant l'Espagne aux champs de gaz algérien - fait l'objet de nombreuses rumeurs de marché depuis plusieurs mois, prêtant notamment à CVC et GIP la volonté de céder les parts qu'ils détiennent dans Naturgy.

Selon le quotidien économique Expansion, le fonds de pension australien IFM, qui détent près de 15% du groupe espagnol depuis une OPA partielle lancée en 2021, se serait ainsi rapproché de Criteria Caixa après le retrait de Taqa, pour lui proposer une prise de contrôle conjointe de Naturgy.

Pour Javier Cabrera, analyste chez XTB, "il semble cependant difficile" qu'une telle opération puisse voir le jour. "Il existe une nette différence de vision" entre IFM et Criteria, estime dans une note l'analyste, pour qui CVC y GIP devront abaisser leurs prétentions financières pour espérer céder leurs parts.

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