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Le débat public sur la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, censé guider la politique du pays, est suspendu, a annoncé mercredi la Commission chargée du débat, une décision très inhabituelle prise en raison de décisions politiques venant "interroger la possibilité d'une participation réelle du public à l'élaboration des décisions".
Le débat, qui doit se clore le 27 février, reprendra mais pour "traiter spécifiquement l'enjeu de la place du public dans la gouvernance de la politique nucléaire", a décidé mardi la Commission nationale du débat public (CNDP) réunie exceptionnellement et en plénière. Entamé en octobre, le débat sur la construction de six réacteurs de nouvelle génération EPR "avait permis d'avancer sur des questions majeures (...). Mais le contexte dans lequel il se tient désormais a changé", note la commission particulière en charge de ce débat.
L'institution, garante d'un débat garanti par la loi, relève l'existence d'un projet de loi d'accélération des procédures administratives d'autorisation de réacteurs, qui inclut déjà des choix de politique nucléaire pour la France à la suite de l'examen au Sénat.
Un "Conseil de politique nucléaire" s'est en outre réuni le 3 février à l'Élysée "dont le communiqué laisse peu de doute sur le contenu des décisions qui seront prises concernant le programme de réacteurs mis en débat", relève la commission particulière.
Deux réunions publiques du débat, à Lille le 26 janvier et à Lyon jeudi, ont en outre dû être interrompues à la suite de manifestations d'une dizaine de personnes sans appartenance revendiquée, et niant toute utilité d'un débat. "Ces évolutions récentes constatées viennent toutes interroger la possibilité d'une participation réelle du public à l'élaboration des décisions : c'est le cœur même du débat public qui est en cause", ajoutent les organisateurs.