Lancement du débat public sur la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires

  • AFP
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La commission nationale du débat public (CNDP) a annoncé mercredi le lancement du débat public sur la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires, dont les deux premiers seraient implantés à Penly, une concertation qui posera plus largement la question de la relance du nucléaire en France.

"La possibilité de débattre publiquement et collectivement de la relance du nucléaire en France, à un moment où la décision n'est pas encore prise, est inédite", a souligné dans un communiqué le président du débat public "Nouveaux réacteurs nucléaires et projet Penly", Michel Badré.

Le débat public se déroulera sur quatre mois, du jeudi 27 octobre au lundi 27 février. Les réunions seront structurées autour de dix grands thèmes, "incluant l'opportunité de lancer un nouveau programme nucléaire", "sa conception technique", "ses conditions et conséquences de toute nature y compris face aux incertitudes climatiques et géostratégiques et aux évolutions de la société", selon le communiqué de presse de présentation.

En détail, le projet industriel présenté par EDF prévoit la construction de trois paires de réacteurs EPR2, dont la première est prévue sur le site de Penly, qui comporte déjà deux réacteurs nucléaires de 1.300 MW en exploitation depuis le début des années 1990, au bord de la Manche, à 17 km au nord-est de Dieppe.

Le coût global du projet est estimé à un peu plus de 50 milliards d'euros.

Lors d'un discours à Belfort en février, le président Emmanuel Macron avait annoncé la commande de six réacteurs de nouvelle génération EPR avec une première mise en service à l'horizon 2035. À cela s'ajoute une option pour huit de plus pour la fin de la décennie 2040.

La France dispose actuellement d'un parc de 56 réacteurs, dont certains ont passé le cap des 40 ans. Un seul est actuellement en construction, l'EPR de Flamanville (Manche), qui a accumulé les retards et surcoûts.

En parallèle, "une concertation nationale sur le système énergétique de demain, recommandée par la CNDP, devrait être organisée par le gouvernement", précise la commission sans plus de détails sur son calendrier. Cette concertation portera sur la question plus générale du mix énergétique futur de la France.

Jusqu'au discours de Belfort, la France avait prévu de fermer douze réacteurs supplémentaires, après les deux de Fessenheim déjà arrêtés, un objectif gravé dans sa programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). En février, le président Macron avait assuré ne pas vouloir fermer d'autres réacteurs "en état de produire".

Commentaires

Philippe Charles
FAIRE PARTICIPER C’EST FAIRE ACCEPTER. Attention ARNAQUE : faire participer c'est faire accepter. Voilà le seul but de cette consultation. Cette technique est bien connue depuis longtemps : on donne l’illusion au peuple qu’il participe aux grandes orientations politiques du pays, aux grandes décisions sur les choix de société, pour en réalité mieux l’éloigner des centres de décision. Cette consultation n’est qu’une manœuvre dilatoire de plus pour faire taire la contestation et lisser les oppositions. Qui peut imaginer un seul instant que même si les contributeurs rejettent massivement le nucléaire, l’exécutif en tiendra compte ? Les décisions sont déjà prises et on consulte ensuite, formidable, non ?! Souvenez-vous, en 2005, le referendum sur le traité établissant une constitution pour l'Europe a été largement rejeté par les français (le « non » a recueilli 54,7 % des suffrages exprimés. De même pour les Pays-Bas où il a été rejeté encore plus massivement (61,6 %). Pourtant on connaît la suite… Voilà pourquoi je ne participerai pas à ce grand bavardage, à cette mascarade. Un citoyen français insurgé qui a mal à sa démocratie.
grunblatt
donc pas de débat ce serait mieux.? Pour moi en effet si le parlement approuve la nouvelle politique préconisée par le PR et le gouvernement et si ces 2 mettaient aux voix , devant le parlement , très rapidement, un texte supprimant la fermeture de 12 réacteurs et la limite de 50% de nucléaire ce serait l'ideal. Mais dans ces conditions vous crieriez , sans aucun doute, à la dictature alors qu'une grosse majorité des deputes à l'AN est en faveur d'une relance du nuc (majorité présidentielle+ UMP + RN+PCF). Vous etes contre la démocratie tout simplement.
Hélène de la R…
Un parlement qui n'est plus qu'une chambre d'enregistrement des décisions de l'exécutif vous semble démocratique ? Un parlement qui ne représente absolument pas la sociologie des citoyens vous semble démocratique ? La démocratie réelle ce n'est pas de faire une pseudo-consultation histoire de dire qu'on est démocrate alors que les dés sont jetés. Il faudrait qu'un jour ces politiciens cessent de prendre les français pour des belettes.
charly
Qu'un débat/concertation soit de la poudre aux yeux, sans doute. Hélas ! Bien trop souvent. Que le parlement soit une chambre d'enregistrement ???? Un slogan répété qui fait mouche ; de la grande famille des "Tous pourris", " Le capital paiera", hier "anticommuniste primaire" aujourd'hui "les extrêmes", etc. Qui a décidé de la composition du parlement ? Le peuple, non ? OK on supprime le parlement parce que "non représentatif". On met quoi à la place ? Un chef de parti politique (vive Staline) ? Un militaire (maréchal nous voilà) ? Un religieux pur et dur ( Dieu est grand) ?... Ou mieux, on fait un référendum pour toute décision législative ou autre ? C'est tellement simple... et sûr que le pourcentage de participation frolera les trois chiffres à chaque fois. Une pensée pour les pays qui n'ont pas le droit de désigner leurs représentants... Et oui ! La démocratie est le pire des régimes à l'exception de tous les autres ? La question est posée... à Hélène.
Philippe Charles
Je n'appellerais pas « démocratie » le régime dans lequel nous vivons. En effet : - les candidats sont pré-sélectionnés, - les élus peuvent influencer leur réélection, - les votes concernent des courants politiques et non des décisions précises. - les représentants sont incontrôlables - Le système représentatif encourage le développement d'une corruption étendue et diffuse parmi les représentants. Une logique clientéliste se met en place. Nous sommes donc plutôt dans un régime oligarchique dans lequel les pouvoirs sont très concentrés. Ce régime a d’ailleurs de plus en plus souvent des allures de régime libéral autoritaire. J’entends souvent dire que l’apathie actuelle des citoyens vis-à-vis de la politique est la preuve qu’il faut des spécialistes pour s’en occuper. Car sinon, qui s’occuperait des affaires publiques ? Le raisonnement est inverse : c’est parce que la politique est une affaire de spécialistes que les citoyens s’en détournent. Mais la démocratie représentative tend à « éduquer » les gens dans la conviction qu’ils sont incapables de gérer eux-mêmes les problèmes de la société, qu’il existe pour cela une catégorie spéciale d’hommes doués de la capacité spécifique de « gouverner ». Une vraie démocratie s’envisage comme un processus d’auto-organisation du peuple, processus qui repose sur 4 principes fondamentaux que je vais pas développer ici sous peine d’y passer 4 heures : - l’égalité politique (chaque citoyen est jugé légitime, compétent et suffisamment informé pour participer au vote), - la délégation révocable, - l’éducation - l’autolimitation.
charly
Merci philippe de ces précisions qui sont le fruit, évidemment, de longues réflexions sur la réalité ou l'illusion de la démocratie. Un si vaste débat ! Ce n'est pas 4 heures mais une vie d'échanges qu'il faudrait pour que chacun in fine... reste sur ses propres conceptions. J'ai beaucoup bourlingué et travaillé dans divers pays. Finalement, en France, on n'est pas si mal loti. Il y a des améliorations à apporter, évidemment. Celles que vous proposez ????? L'éducation, par exemple ... Quelle éducation ? Tout dépend de ce qu'on y met dedans. Les allemands des années trente étaient incontestablement l'une des nations les "plus éduquées" du monde y compris au niveau artistique. Les théocraties d'aujourd'hui éduquent dès le plus jeune âge à la religion unique et contraignante en place, pas précisément fondée sur la valeur de liberté (religieuses ou autres ) et plus généralement (pour faire très court) sur les valeurs du siècle des lumières qui ont conduit à une liberté et une rationalité qui vous permettent d'arriver aux analyses que vous avez la liberté de proposez. Merci d'excuser une question un peu trop caricaturale, d'accord. Le peuple va décider si on construit iter ou non ? Il décidera des intérêts comparés de la fusion (illusion ?) ou de la fission (monstre dangereux ou bienfait irremplaçable ?). C'est vrai l'éducation a du boulot, on est bien d'accord.

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