L'Allemagne prévoit de déployer d'ici 2032 un réseau de 9 000 km pour transporter l'hydrogène

  • AFP
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L'Allemagne va déployer d'ici 2032 un réseau de 9 000 kilomètres de conduites d'hydrogène à travers le pays pour transporter les quantités nécessaires à sa transition énergétique, a annoncé mardi le ministre de l'Economie.

« Autoroutes de l'hydrogène »

Pour la première économie européenne, qui a renoncé au nucléaire en 2023 et qui veut se sevrer du charbon d'ici 2030 à 2038, l'hydrogène et ses dérivés sont la clé de la décarbonation de l'industrie et de la production d'énergie.

Le futur réseau a été présenté mardi par le ministre de l'Economie Robert Habeck et l'Agence fédérale des réseaux en charge de cette opération. Il doit relier entre eux les principaux centres industriels du pays, les sites de stockage et les centrales électriques.

Les "autoroutes de l'hydrogène" qui seront mises en place en Allemagne seront constituées à 60% de gazoducs actuels, réaffectés pour transporter de l'hydrogène. Les premiers tronçons seront mis en service dès l'année prochaine, a précisé le ministre.

En 2032, la puissance d'alimentation devrait atteindre 101 gigawatts, ce qui ferait du réseau "le système de pipelines d'hydrogène le plus grand et le plus performant au monde", selon le ministre de l'Économie de la région de Saxe (est), Martin Dulig.

Vers 50 à 70% d'importations

"L'hydrogène sera une source d'énergie essentielle pour atteindre les objectifs climatiques de l'Allemagne", a rappelé Corinna Enders, dirigeante de l'Agence allemande de l'énergie (Dena).

L'hydrogène doit être utilisé dans les secteurs où les énergies renouvelables, comme le solaire et l'éolien, ne peuvent pas être utilisées directement, par exemple dans les secteurs industriels à forte consommation d'énergie comme la production d'acier. Il doit aussi, à terme, remplacer le gaz dans les centrales produisant de l'électricité.

La capacité de production d'hydrogène prévue en Allemagne ne pouvant couvrir tous ses besoins, le pays se prépare à devoir importer de 50 à 70% des quantités nécessaires. Un enjeu majeur sera donc l'interconnexion du réseau allemand avec les conduites des pays voisins.

L'Allemagne a essuyé une déconvenue à cet égard avec la récente annulation d'un important projet de pipeline à hydrogène devant la relier à la Norvège. Ce projet de plusieurs milliards d'euros annoncé en janvier 2023 par les gouvernements norvégien et allemand a finalement été jugé trop risqué par ses porteurs, la compagnie pétrolière norvégienne Equinor et l'électricien allemand RWE.

Commentaires

Jérôme RYCKEWAERT
Dommage... le rendement global de la chaîne de production d'hydrogène (de l'électrolyse à l'utilisation dans une pile à combustible) est généralement inférieur à 50%. Cela est dû aux pertes supplémentaires lors du stockage et du transport de l'hydrogène. Et dire que les allemands auraient pu choisir des SMR pour remplacer leurs centrales polluantes à charbon ou des réacteurs de 4ème génération qui recyclent les déchets nucléaires, tout ça pour un bien meilleur rendement énergétique que le mirage H2... zut alors ! Ils ont encore loupé le coche....
mandron
Il est toujours surprenant de constater que les hommes politiques n'ont toujours pas compris que le rendement d'une opération devrait entrer en ligne de compte dans des choix stratégiques d'une opération idéologique aussi séduisante soit-elle.
Thomas Hinderyckx
Un réalisme exemplaire des autorités Allemande qui fait défaut à l'opinion publique Française et non pas aux industriels Français qui investisent à tour de bras dans les projets Allemands du renouvelable. Nul n'est prophète en France et encore moins les souverainistes !

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