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Le chancelier allemand Olaf Scholz a plaidé lundi en Ouzbékistan pour un renforcement du partenariat énergétique avec ce pays d'Asie centrale, région riche en ressources naturelles convoitées par les grandes puissances sur fond d'affaiblissement de la Russie depuis son invasion en Ukraine.
À la recherche d'alternatives à la Russie
"Nous voulons utiliser et développer ensemble les possibilités dans le secteur des matières premières", a indiqué le chancelier Scholz, cité par son cabinet, un intérêt déjà exprimé ces derniers mois notamment par la France ou le Royaume-Uni.
Fortement dépendante de la Russie pour son approvisionnement énergétique, l'Allemagne recherche des alternatives depuis l'invasion russe de l'Ukraine et se fournit déjà en pétrole auprès du Kazakhstan.
"La participation d'entreprises allemandes au développement de gisements de minéraux critiques, à leur transformation (...) et leur exportation vers l'Allemagne et des pays tiers fait partie des domaines prioritaires du partenariat mutuellement avantageux entre l'Ouzbékistan et l'Allemagne", a renchéri l'administration présidentielle ouzbèke.
D'après la même source, cette coopération industrielle concerne aussi notamment "les domaines de l'industrie chimique et de l'énergie verte".
De l'hydrogène envoyé vers l'Europe via la mer Caspienne ?
Les ex-républiques soviétiques d'Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan) sont courtisées tant par l'Union européenne, que la Chine, la Turquie ou l'Iran, qui concurrencent la Russie, ex-puissance tutélaire de cette région regorgeant de ressources naturelles et au cœur d'un axe de transport crucial entre l'Asie et l'Europe.
Outre l'exportation de gaz, pétrole et terres rares, la perspective d'envoyer depuis l'Asie centrale vers l'Europe via la mer Caspienne de l'énergie durable comme l'hydrogène - à l'impact environnemental limité - prend de l'ampleur mais nécessite d'importants financements.
Le chancelier Scholz a également appelé à s'assurer que les "échanges commerciaux (entre l'Allemagne et l'Ouzbékistan) ne soient pas utilisés pour contourner les règles applicables au niveau international", alors que les États centrasiatiques sont soupçonnés par les Occidentaux de réexporter vers la Russie de biens sous sanctions.
Par ailleurs, l'ONG Human Rights a appelé M. Scholz à "se concentrer sur l'amélioration des droits humains en Asie centrale, vitaux en soi mais aussi pour atteindre les objectifs de ce partenariat naissant", alors que les gouvernements de la région sont encore largement considérés comme autoritaires.
Mardi, le chancelier allemand participera à un sommet "5+1" avec les chefs d'État centrasiatiques, un an après la tenue d'un sommet similaire à Berlin, le premier pour un pays de l'Union européenne.
Mit unserem heute geschlossenen Migrationsabkommen in Samarkand in Usbekistan ermöglichen wir Arbeitskräften mit großen Talenten in unser Land zu kommen. Gleichzeitig vereinbaren wir unbürokratische Prozesse, damit diejenigen zurückgehen, die zurückgehen müssen. pic.twitter.com/rps3ZPHhD7
— Bundeskanzler Olaf Scholz (@Bundeskanzler) September 15, 2024