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Plus de 15 000 personnes pourraient mourir si l'Afrique du Sud, qui dépend largement du charbon, retarde la mise hors service de ses centrales thermiques au-delà de 2030, a déclaré mardi un groupe de réflexion basé à Helsinki.
Une nouvelle étude du Centre de recherche sur l'énergie et l'air propre (CREA) affirme que ce retard "entraînerait une surmortalité liée à la pollution de l'air de 15 300 personnes" et coûterait plus de 18 milliards de dollars au pays, en termes de dépenses de maintenance notamment. En début d'année, le ministre de l'Électricité, Kgosientsho Ramokgopa, a annoncé son intention de reprogrammer la mise hors service de certaines centrales thermiques et a suggéré d'en remettre d'autres en état.
Actuellement une seule des centrales thermiques du poids lourd africain a été mise hors service, ce qui a permis d'éviter 220 décès, selon l'étude. L'Afrique du Sud reste l'un des 12 plus grands pollueurs au monde et le septième producteur de charbon, rappelle l'étude. "Les émissions de polluants atmosphériques résultant de l'exploitation prolongée des centrales auraient un impact majeur sur la santé publique", relève le CREA.
L'étude précise que 6 200 décès seraient dus à l'exposition aux particules, 3 500 à l'exposition au dioxyde d'azote et 5 700 à l'exposition au dioxyde de soufre.
Le charbon est un pilier de l'économie sud-africaine, employant près de 100 000 personnes et comptant pour 80% de la production d'électricité. Le pays ne compte qu'une seule centrale nucléaire. Le pays est confronté depuis des mois à une crise énergétique, avec des coupures programmées pouvant durer jusqu'à 12 heures par jour, ce qui a relancé le débat sur la transition vers des énergies plus propres.
Cette transition a été marquée par des querelles intestines au sein du gouvernement, qui bénéficie depuis longtemps du soutien des syndicats miniers. Et le ministre de l'Énergie, Gwede Mantashe, manifeste régulièrement son soutien au secteur du charbon.